“La integración europea tiene un efecto desintegrador sobre los Estados” [ .. ] “Si un día flamencos, escoses o catalanes deciden que no desean formar parte de tal Estado, ¿quién podrá impedírselo..?”
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Soren Seelow dialoga sobre la crisis belga y la construcción política de Europa con Philippe Moreau Defarges, uno de los mejores especialistas franceses y europeos en relaciones diplomáticas internacionales. Algunas preguntas y respuestas:
Philippe Moreau Defarges : Le roi fait ce qu’il peut pour sauver l’unité de la Belgique, avec des pouvoirs extrêmement limités. Il a certainement le sentiment d’avoir affaire à une classe politique qui, dans sa majorité, se résigne sinon à l’éclatement de la Belgique, du moins à une formule confédérale très souple. [ .. ]
La Belgique va-t-elle s’orienter vers un système confédéral?
Il y a trois hypothèses. La première, c’est le statu quo ; au vu de la profondeur de la crise, il est exclu. La deuxième, c’est la confédération, c’est-à-dire une Belgique qui n’aura plus qu’un seul lien, le roi, et de très faibles éléments communs dont la politique étrangère et, sans doute, un statut particulier pour Bruxelles. C’est probablement la solution vers laquelle s’orientent les esprits les plus raisonnables. L’idée étant une séparation totale des dépenses sociales entre Wallons et Flamands. La troisième hypothèse, c’est l’éclatement pur et simple de la Belgique. [ .. ]
En février, le Kosovo a proclamé son indépendance, reconnue par de nombreux pays européens. Des revendications indépendantistes existent aussi en Ecosse, au Pays basque, en Corse, en Belgique… S’agit-il d’une tendance de fond?
Il y a en effet une tension croissante entre la stabilité des Etats et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. La première cause, c’est la paix, qui favorise la fragmentation des Etats et la remise en cause des acquis. Mais la question de fond, c’est la transformation radicale du pacte étatique, qui est devenu un instrument entre des groupes aux intérêts divergents. Si un jour les Flamands, les Ecossais, les Bretons, les Catalans ou les Québéquois disent démocratiquement par un vote qu’ils ne veulent plus faire partie de tel Etat, au nom de quoi peut-on les en empêcher?
Lorsque certains Etats reconnaissent l’indépendance du Kosovo, ils reconnaissent le droit d’un peuple à se séparer d’un Etat parce qu’il ne s’y sent plus à l’aise. Les indépendantistes flamands ne demandent pas autre chose. [ .. ] On peut faire un parallèle extrêmement intéressant entre le divorce entre les individus et le divorce entre les peuples. La grande question est : qu’est-ce qu’un peuple ? Il y a donc un vrai problème entre la stabilité territoriale des Etats, dont le monde a besoin, et cette dynamique très forte de fragmentation.
L’intégration européenne accélère-t-elle cette désintégration des Etats que vous évoquez?
Oui. L’intégration européenne a un effet désintégrateur sur les Etats membres. Les Etats perdent beaucoup de compétences qui sont transférées vers l’UE, et certains groupes estiment qu’ils n’ont plus besoin des Etats existants puisqu’il y a l’Europe. La construction européenne, qui reste en principe contrôlée par les Etats, doit donner la voix aux peuples, faire exister ces peuples, et contribuer par là même à la légitimation de ces mouvements.
L’UE n’a-t-elle pas au contraire intérêt à empêcher l’éclatement de la Belgique pour refermer cette boîte de Pandore?
C’est tout à fait vrai, mais en histoire, la raison ne l’emporte pas toujours, et même rarement. Les Etats de l’UE ont tout intérêt à empêcher l’éclatement de la Belgique, qui est au cœur de l’UE. Mais comment des Etats démocratiques pourront-ils s’opposer à une Flandre demandant démocratiquement à constituer son propre Etat?
Quel pourrait être l’attitude de l’UE vis-à-vis de ces nouveaux Etats?
C’est l’un des grands débats à venir. Si la Flandre devient indépendante, comme l’Ecosse peut-être un jour, sera-t-elle membre de droit de l’UE ou devra-t-elle poser sa candidature ? Supposons que demain, la Flandre devienne indépendante, pose sa candidature d’adhésion à l’UE, et que la Wallonie soit considérée comme l’Etat belge. Que va faire la Belgique wallonne ? Evidemment, elle dira non à l’entrée de la Flandre dans l’UE. On est au début de bras de fer extrêmement difficile entre les Etats tels qu’ils existent, la construction européenne et certains mouvements qui vont jouer la carte de l’indépendance.
[Le Monde, 18 / 19 julio 08. Philippe Moreau-Defarges: “L’intégration européenne a un effet désintégrateur sur les Etats”].
● Un modelo de descomposición del Estado en la UE.
● La UE no garantiza la integridad del Estado.
Ramon says
Siempre me choca que en cuando alguien decide que no le conviene estar en un estado de la UE se plantee la cuestion de que «si os separais, no os dejaremos entrar en la UE». Tal como yo lo veo, para algunos estar en la UE es algo asi como un marchamo de civilizacion, lo que deja a Suizos, Noruegos e Islandeses en la barbarie y a ingleses y daneses en la media barbarie, cosa discutible como poco.
En mi opinion, en el caso de Cataluña (y otros muchos) la respuesta a eso de que «no os dejaremos entrar a la UE» es muy simple: para que queremos estar en la UE? Para nosotros no hay subvencioines, no hay zona comercial protegida (Turquia o China venden lo que quieren en la UE), no tenemos un exceso de poblacion a la que queramos «emigrar» (caso de Turquia). Para que queremos la UE? solo para darnoslas de «modennos y uropeoj»?