MadeinHeaven.JeffKoons@Cicciolina, en su lecho versallesco.
“El burro que carga a su amo con sus bultos” [ .. ] “Un mercado del arte convertido en mecanismo de especulación financiera, entre casas de subastas y nuevos ricos sin cultura ni gusto…” [ .. ] «El buey despedazando al carnicero con un cuchillo«.
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Jean Clair, gran maestro de la crítica de arte de nuestro tiempo, dice con mucho brío y talento algo muy semejante a lo que yo contaba en un terreno puramente informativo: de cómo la “exposición” o “instalación» de Jeff Koons, en Versalles, marca un nuevo y vergonzoso descenso en un pozo negro donde chapotean especuladores, nuevos ricos, publicitarios, “animadores culturales” y otros personajes de tan reptante fauna, Koons y Cicciolina copulan en Versalles.
Le Figaro, 11 septiembre 08. Jeff Koons à Versailles, c’est le monde à l’envers !
Jean Clair
La ciccia, en italien, c’est la graisse, les ciccioli, ces petits bouts de lards grillés qu’on mange à Bologne, un cicciolino, c’est le diminutif affectueux qu’on adresse à un enfant un peu rond, genre «ma petite boule», Cicciolina, c’est le surnom donné à une jeune fille rose et fondante, mais qui désignait peut-être plus précisément une partie de son anatomie qu’elle exposaitsans gêne et qu’en latin, vu son apparence, on appelait souvent «le petit cochon». La Cicciolina fit la fortune de l’homme avec qui elle s’ébattait alors, dans les années quatre-vingt, un certain Jeff Koons, dadaïste attardé, qui se plaisaità façonner de petits cochons roses en porcelaine. La Cicciolina fut élue député au Parlement de Rome puis, devenue mère, coule aujourd’hui, retirée du monde,des jours de mamma comblée.
Jeff Koons est entre-temps devenu l’un des artistes les plus chers du monde. La mutation s’est faite à l’occasion des transformations d’un marché de l’art qui, autrefois réglé par un jeu subtil de connaisseurs, directeurs de galeries, d’une part, et connaisseurs, de l’autre, est aujourd’hui un mécanisme de haute spéculation financière entre des maisons de vente, Sotheby’s ou Christie’s par exemple, et de nouveaux riches sans grande culture et sans goût. Jeff Koons se présente aujourd’hui non plus tout nu mais vêtu sévère comme un gentleman de la City, un attaché-case à la main.
La consécration est venue par Versailles. On l’y expose, on l’y célèbre, on l’y loue, demain on l’y vendra peut-être. Jeu spéculatif à l’accoutumée : on gage des émissions très éphémères et à très haut risque par une encaisse or qui s’appelle le patrimoine national.
Laissons cela. Ce qui m’arrête dans ce phénomène, c’est qu’il s’inscrit dans une longue série de faits semblables : pas moyen de voir une exposition de Courbet sans qu’on vous inflige des photos d’un artiste contemporain d’un pubis velu pour vous rappeler que les dames autrefois n’étaient pas rasées. Pas moyen de visiter une exposition au Musée d’Orsay sans se voir imposer la vision d’un abstrait ou d’un minimaliste qui vous convaincra que Böcklin ou Cézanne n’avaient jamais fait, les malheureux, que les annoncer. Pas moyen enfin de méditer devant des retables du XVe siècle sans s’écorcher au passage aux cornes d’un animal «dragonnesque» imaginé par un Jan Fabre. Le Louvre a vendu son nom. Encore fallait-il qu’il fît la preuve que ce nom, comme Bulgari ou Prada, est devenu la griffe de produits de haute modernité…
Jeff Koons n’est que le terme extrême d’une longue histoire de l’esthétique moderniste que j’aimerais appeler l’esthétique du décalé. Le mot «décalé» est apparu dans la langue il y a sept ou huit ans. Rien d’intéressant qui ne soit «décalé». Une exposition se doit d’être «décalée», une œuvre, un livre, un propos seront d’autant plus goûtés qu’ils seront «décalés».
Décaler, ça veut dire ôter les cales ; on décale un meuble – et il tombe, on décale une machine fixée sur son arbre, et elle devient une machine folle, on décale un bateau, et vogue la galère… Une nef des fous, en effet.
Mais des propos décalés qui font tache dans l’harmonie d’une conversation provoquent l’attention. Jeff Koons à Versailles ou l’acmé du décalage. En langage populaire, on dirait «débloquer»… Le décalage, c’est la version populaire de la déconstruction derridéenne, tout comme les graffitis sur les monuments, autre phénomène apparu il y a une quinzaine d’années, en sont la version sauvage.
Ça vient de loin en effet : «Beau comme la rencontre fortuite d’une machine à coudre et d’un parapluie sur une table de dissection.» Duchamp : les moustaches mises à la Joconde. Mais Duchamp n’y voyait guère plus qu’une plaisanterie d’humoriste normand. Vinrent les surréalistes et leur sérieux de pions. Collages, mots en liberté, liaisons libres, écrits automatiques, apparentements choquants… Jeff Koons à Versailles, c’est Breton et Péret à qui le directeur de lieux remettrait l’ordre national du Mérite pour mise à niveau du patrimoine ancien.
Le monde à l’envers donc. L’âne qui charge son maître de son fardeau et qui le bat, le professeur traduit en justice pour avoir giflé l’élève qui l’insultait, le bœuf découpant son boucher au couteau, les objets de Koons déclarés «baroques» appendus dans les galeries royales. Fin d’un monde. Fête des fous et des folles, comme à l’automne du Moyen Âge.
Tout cela, sous le vernis festif, a un petit côté, comme à peu près tout désormais en France, frivole et funèbre, dérisoireet sarcastique, mortifiant. Sousle kitsch des petits cochons roses, la morsure de la mort. Sous la praline, le poison.
L’objet d’art, quand il est l’objet d’une telle manipulation financière et brille d’un or plaqué dans les salons du Roi-Soleil, a plus que jamais partie liée avec les fonctions inférieures, et les valeurs symboliques qu’on leur prête. Les glaces et les portraits d’apparat de Versailles n’avaient pour fin que de célébrer le culte exclusif d’un roi. L’image de culte est faite de l’or d’une société. Mais contre son or, la société contemporaine ne peut plus rien échanger de vital et, si elle adore une image, comme les objets kitsch de Jeff Koons, c’est pour pouvoir danser devant elle. L’or de bon aloi se change alors en ce qu’on sait de malodorant.
On rêve à ce que Saint-Simon, dans sa verdeur, aurait pu écrire de ces sculptures «dondonesques» et entortillées, désormais déposées à Versailles. Elles lui eussent rappelé peut-être la mauvaise plaisanterie du duc de Coislin : «Je suis monté dans la chambre où vous avez couché ; j’y ai poussé une grosse selle au beau milieu sur le plancher…»
Las negritas son mías.
Passy says
Estimado Juan Pedro:
Como decía un profesor de derecho mercantil -algo cursi- La letra de cambio es al tráfico mercantil como el pajarillo al volar.
¿No es Versalles el lugar perfecto para exponer a Koons?
Decía hace dos semanas Enrique Adrés Ruiz que soporta mal esa «idea» moderna del diálogo entre la pintura clásica y la conteporánea; y no me extraña, porque muchas veces da lugar a fiascos monumentales.
Sin embargo uno de esos corazones de Koons vendidos poor no sé cuanto millons de dólares o su barroquísima imagen en ayuntamiento con Ciciolina ¿No le cuadra al salón de los espejos o a cualquier estancia de los reyes que llevaron el protocolo hasta lo estrambótico? Ya entiendo que puede haber algo de sacrilegio, pero Versalles me ha parecido siempre tal exceso que resulta un estupendo contendor para mostrar otros excesos, sobre todos si éstos se relacionan con el dinero/ornato. Otra cosa completamente distinta es si el organizador de la expo es propietario de algunas de las piezas y la exhibición de éstas contribuye a su revaloración. Aquí entramos en aspectos morales de otra índole. No sé. Versalles no es el Louvre. Vesalles nunca me ha producido admiración. Por eso, íntima, subjetivamente, siento como si un plato de venganza fría se estuviera sirviendo 230 años después.
El párrafo este: L’objet d’art, quand il est l’objet d’une telle manipulation financière et brille d’un or plaqué dans les salons du Roi-Soleil, a plus que jamais partie liée avec les fonctions inférieures, et les valeurs symboliques qu’on leur prête. Les glaces et les portraits d’apparat de Versailles n’avaient pour fin que de célébrer le culte exclusif d’un roi. L’image de culte est faite de l’or d’une société. Mais contre son or, la société contemporaine ne peut plus rien échanger de vital et, si elle adore une image, comme les objets kitsch de Jeff Koons, c’est pour pouvoir danser devant elle. L’or de bon aloi se change alors en ce qu’on sait de malodorant. ¡Qué por los pelos está argumentado!
Y finalmente, esas primeras palabras dedicadas a Ciciolina: ¡Ay! ¿Qué deberíamos decir de las cortesanas de Versalles? ¿Tenían una aspirina entre las rodillas? ¿Qué hubiera sido de ellas si el cinematógrafo hubiera sido un invento de su tiempo?
disculpa la extensión, fruto sin duda de estas horas insomnes.
Saludos.
JP Quiñonero says
Miguel,
¡Qué fuga matinal..!
Qué decirte…
NO tengo nada claro que Koons deba celebrarse con dinero público, ni en Versalles (mucho menos en Versalles) ni en la alcaldía de mi pueblo. Que a un artista le encante ganar dinero con sus cosas me parece francamente buena idea. Que las triquiñuelas del tal artista deban apoyarse con el dinero de los contribuyentes me parece un delito a perseguir en los futuros manuales de Derecho penal. A mi modo de ver, el dinero público debe usarse -entre otras cosas- para proteger especies artísticamente amenazadas, como la del pintor al óleo, el acuarelista, etc.
Dicho todo esto: estoy dispuesto a apreciar con una sonrisa muchas cosas de Mr. Koons. Hay muchas otras cosas que me parecen Tomaduras de Pelo, Vendidas a Precio de Oro, con el consiguiente efecto de corrupción de casi todo.
Pero, pero, en verdad, Koons en Versalles NO tiene nada que ver con todas esas disquisiciones… Koons en Versalles es el fruto maduro del trabajo de dos asalariados -muy bien pagados- de un especulador, que utilizan el Patrimonio Histórico Nacional y los Presupuestos Públicos para promover las obras personales de la colección del mismo especulador… en términos bursátiles y de Derecho Mercantil, la cosa debiera ser punible, para mi sensibilidad, por el delito -espero que tipificado, o por tipificar- de Tráfico de Influencias con cargo y por cuenta del Erario Público, a favor de particulares que tienen a su servicio funcionarios del Estado.
Q.-
PS. Temo que me haya quedado algo un poco grave. No debo recordarte mi cariño hacia ti, tus cosas, Pamplona, los pintores del Pirineo navarro y la Biblia en pasta, claro.