En el caso francés, se trata de un giro hacia la extrema derecha.
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Simpatizante de Marine Le Pen. París, plaza de la Ópera, 1 mayo 2011. Foto JPQ.
–La extrema derecha es el primer partido obrero de Francia.
–Marine Le Pen, candidata favorita de los obreros franceses.
–Onfray: “La izquierda ha dejado de representar a los obreros”.
En su edición del 11 / 17 de febrero, Le Monde, por su parte, cuenta de este modo el “lento” giro a la derecha de los obreros europeos:
Le lent glissement à droite des ouvriers européens
Bruxelles, correspondant.
Amorcé dans les années 1970, ce mouvement reflète la difficulté de la gauche à penser ses rapports avec le capitalisme et la mondialisation
Le 21 avril 2002, Jean-Marie Le Pen s’adresse directement aux ouvriers pour obtenir leur soutien au second tour de la présidentielle. «Rentrez dans l’espérance ! N’ayez pas peur de rêver, vous les petits, les sans-grade ; vous les mineurs, les métallos, les ouvrières et les ouvriers ruinés par l’euromondialisme de Maastricht.» Stupeur : le leader d’extrême droite s’adresse directement à une classe qui, pour beaucoup, constitue toujours le vivier électoral des partis de gauche.
«Cet appel n’a pourtant rien d’étonnant, corrige Florent Gougou, doctorant au Centre d’études européennes de Science Po. A sa façon, Jean-Marie Le Pen acte simplement les profondes mutations du vote ouvrier sous la Ve République«. «Car le déclin du «vote de la classe ouvrière» pour les partis de gauche s’est produit dès la fin des années 1970 et il est devenu » un processus continu et progressif«. Depuis 1995, la droite française est systématiquement majoritaire dans l’électorat ouvrier au premier tour de la présidentielle, et le FN s’est profondément – définitivement, affirment certains – enraciné en milieu ouvrier.
Avec d’autres spécialistes européens, le politologue a étudié dans un ouvrage récent (Une droitisation de la classe ouvrière en Europe? éditions Economica, décembre 2011) cette évolution troublante, «inconfortable pour la gauche tant elle remet en cause des corrélations «naturelles» entre cette dernière et le monde ouvrier«, comme le dit Jean-Michel De Waele, professeur à l’Université libre de Bruxelles et coordinateur de l’étude.
Avec ses confrères, le politologue invite d’abord à considérer que ce phénomène de droitisation, thème en vogue à l’occasion de la présidentielle française et de la campagne de Marine Le Pen en direction des milieux populaires, n’est pas du tout spécifique à l’Hexagone. Les mutations de la classe ouvrière, le déclin du «vote de classe«, la droitisation supposée des systèmes de valeurs des sociétés européennes – où les droites libérales et conservatrices dirigent ou participent aux exécutifs de 22 des 27 Etats de l’Union – ont servi, un peu partout, de facteurs explicatifs à ce glissement.
Des spécialistes comme Daniel-Louis Seiler, professeur à l’IEP d’Aix-en-Provence, ont quant à eux tendance à relativiser cette droitisation en soulignant que, de tout temps, des ouvriers européens ont voté à droite, pour des partis démocrates-chrétiens en Italie, en Belgique ou en Suisse. Ou pour les tories, les conservateurs britanniques. Dans ce dernier cas, on évoque un » vote de déférence » : l’ouvrier tory aime son entreprise et admire son patron, «renonce volontairement à tout pouvoir en faveur de l’élite dont il reconnaît la légitimité«, souligne M. Seiler.
Le cas de la Pologne invite quant à lui à réfléchir sur «l’affiliation supposée automatique, comme allant de soi, de la classe ouvrière à la gauche«, indique M. De Waele. La question y prend même une forme exacerbée puisque les ouvriers y étaient valorisés par l’ancien régime et qu’ils ont vu leur statut bouleversé par la transition rapide vers l’économie de marché. Or, cette thérapie de choc n’a, semble-t-il, fait que conforter les deux grands partis de droite dans les régions industrielles, tandis que la gauche et le mouvement syndical polonais restaient divisés. «On ne peut donc, dans ce cas, pas réellement parler d’un mouvement vers la droite puisque les organisations de gauche ont toujours eu un lien distant et morcelé avec les ouvriers«, souligne M. De Waele.
A partir du cas polonais, le professeur ébauche des questions sur cette attirance, encore étonnante pour beaucoup, des milieux ouvriers pour des formations de droite. «Peut-on réellement considérer que les ouvriers sont attirés par les discours néolibéraux, a priori défavorables à leur position dans la hiérarchie économique ?» s’interroge M. De Waele. Peut-être pas. Mais le cas de la Pologne, et plus généralement celui de toute l’Europe centrale et orientale, où l’économie de marché fait l’objet d’un large consensus, illustre peut-être surtout la difficulté de la gauche et des ouvriers européens à penser leur rapport au capitalisme moderne.
En tout cas, on risque de se tromper en présentant la droitisation ouvrière comme un phénomène uniquement culturel, analyse le politologue de l’Université libre de Bruxelles. Sur ce plan, «la classe ouvrière n’a-t-elle pas toujours été conservatrice ?, demande-t-il. La question de l’homosexualité, celle de l’avortement ou certains droits pour les femmes ont rencontré des réticences dans la classe ouvrière«.
Pierre Bréchon, professeur à l’IEP de Grenoble, souligne que les milieux ouvriers se caractérisent en général par des tendances plus fortes que la moyenne des autres groupes sociaux à l’autoritarisme et à la xénophobie. Ainsi que par un soutien plus faible à la démocratie et plus fort aux idées nationalistes. Mais il conclut qu’une analyse sur le long terme ne permet pas de mettre en évidence un glissement net vers la droite. Si la fierté nationale et les critiques contre l’establishment politique sont des thèmes en vogue dans les classes populaires, le racisme y serait en baisse. Les études de M. Bréchon montrent surtout les étonnantes différences de valeurs entre les Européens en général : on compte 72 % de Portugais se disant «pas très démocrates» et 10 % seulement de Danois du même avis, trois fois plus d’adeptes d’un régime autoritaire en Belgique qu’en Finlande, 59 % de xénophobes déclarés en Autriche et 22 % en Suède…
M. Bréchon introduit une notion fondamentale dans le débat : les attitudes autoritaires sont souvent liées au niveau d’études. Et, s’il n’y a peut-être pas de réelle «droitisation des valeurs» ouvrières, il subsiste de graves inégalités scolaires pouvant expliquer des écarts quant à la conception des valeurs démocratiques chez les uns et les autres.
Phénomène finalement encore mal cerné et décidément complexe, la droitisation ouvrière est peut-être moins évidente que deux autres évolutions : la gauchisation des classes moyennes salariées et la division induite au sein du monde salarié en général par la mondialisation. «Le prolétariat ouvrier craint les délocalisations, la précarité, l’allongement du temps de travail, la baisse du pouvoir d’achat, la fin du repos dominical«, relève Daniel-Louis Seiler. Arc-boutés sur la défense des droits acquis par les générations précédentes, «les ouvriers ne goûtent guère les réformes» et sont donc, en ce sens, conservateurs. Désormais sur la défensive, ils privilégient dès lors les tendances sécuritaires.
Issue de milieux populaires mais éduquée et » embourgeoisée «, une autre classe (en résumé, les » bobos «) est, elle, devenue un soutien actif de la gauche, mais ses valeurs sont à l’opposé de celles des ouvriers. Et, involontairement, elle les repousse parfois vers le nationalisme, la droite ou l’extrême droite, analyse M. Seiler. Cette nouvelle catégorie pense, en tout cas, qu’il convient d’accueillir favorablement la mondialisation et les changements qu’elle induit.
En guise de conclusion, Jean-Michel De Waele propose en réalité un retour au point de départ : «Peut-on, en fait, encore parler d’une classe ouvrière..?«, se demande-t-il. Ou faut-il étendre le concept à tous les perdants de la mondialisation, cette nouvelle classe défavorisée qui n’a, justement, jamais accédé au statut d’ouvrier ? Ces personnes isolées formant une nouvelle classe éclatée sont-elles à droite ?
Apparemment, elles privilégient surtout l’abstention et le rejet pur et simple de la politique, suscitant d’autres inquiétudes…
Jean-Pierre Stroobants
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Llevo varios años fotografiando esas metamorfosis. Tres ejemplos:
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Place des Pyramides, 1 mayo 2011. Foto JPQ. Marine Le Pen, entre sus simpatizantes.
Tolbiac/Av.deChoisy, 20 febrero 2010. Foto JPQ. Un francés en la frontera de Chinatown sur Seine.
Bulevar Montmartre, 28 octubre 2010. Fotos JPQ. Más color y menos manifestantes contra Sarkozy.
- Francia y Fotografía en este Infierno.
Antonio says
Y mientras, en Carpetovetonia….
https://fbcdn-sphotos-a.akamaihd.net/hphotos-ak-snc7/425420_232583710161656_110350932384935_519464_95276809_n.jpg
JP Quiñonero says
Antonio,
Qué quieres, así es la vida, si,
Q.-
blog Palco de la Sevigne says
La clase obrera es hoy en día una presa fácil de la demagogia ultra, máxime teniendo en cuenta que han comprobado que la izquierda no ha conseguido resolver sus problemas prácticos.