España no es Chipre; pero se parece…
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Time,15/22agosto 2011…Decadencia de Europa (suma y sigue).
Angela Merkel fue la primera en advertir que las crisis europeas durarían una larga década: Europa, España: deudas, herencia y decadencia.
Hay fundadas opiniones mucho más pesimistas: “La crisis del euro durará veinte años..”.
Prevalece muy mayoritario el análisis de quienes temen una larga década perdida, para Europa. Es el caso de Barry Eichengreen, catedrático en Berkeley, cuyos análisis me parecen bastante razonables:
-“El escenario más probable es el de una década de crecimiento lento o nulo”.
-“El Banco central europeo, BCE, es reticente a la intervención. No interviene en la guerra mundial de las monedas”.
-“Los bancos españoles continúan siendo víctimas de un sector inmobiliario que no han reconocido todas sus pérdidas”.
-“Los bancos con problemas debilitan las finanzas públicas, que, a su vez, debilitan el crecimiento, víctimas todos de un círculo vicioso”.
-“El paro tiene proporciones catastróficas, en países como Grecia y España”.
-“Pueden crecer los riesgos de disturbios sociales…”
“¿España?” Sujeto pasivo de una historia que otros escriben por ella, errante en la noche oscura de sus demonios cainitas.
- La nueva geografía política europea está marcada por la angustia social.
- Italia, espejo de la decadencia de Europa.
- Merkoron dicta su Ley a Europa; Hollande, aliado con Rajoy; España, subvencionada.
- OCDE: Europa, crisis decadente; España, peor.
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Le Monde, 25 / 26 marzo 2013:
Une décennie perdue pour l’Europe ?
Barry Eichengreen
L’humeur des marchés financiers européens a changé. Pour le moment, la possibilité d’une sortie de la Grèce de la zone euro n’est plus sur la table.
Pour autant que les écarts de taux d’intérêt sur les emprunts d’Etat italiens et espagnols puissent servir de guide en la matière, les porteurs d’obligations ne parient plus sur un éclatement de la zone euro. Le marché boursier européen est même reparti à la hausse la semaine qui a suivi des élections italiennes, pourtant peu concluantes.
De toute évidence, les investisseurs estiment que les dirigeants européens feront juste le nécessaire pour sauvegarder leur union monétaire.
Mais, en même temps, il est peu probable que l’économie européenne suivra le modèle des crises financières qui ont affecté les économies émergentes dans les années 1980 et 1990, pour, tel le Phénix, se relever de ses cendres. Au contraire, le scénario le plus probable semble être celui d’une décennie perdue de style japonais, avec une croissance lente ou nulle.
Le premier obstacle à un » miracle du Phénix » est que les gouvernements restent bloqués en mode austérité. Certes, on murmure que le rythme de l’assainissement budgétaire pourrait être ralenti ; en effet, on a déjà accordé à la France plus de temps pour atteindre son objectif de déficit.
Mais cela ressemble beaucoup au cas japonais, où le robinet financier a été provisoirement ouvert puis refermé.
Les consommateurs japonais savaient que l’augmentation des dépenses publiques n’était que temporaire, de sorte qu’ils n’ont pas changé leurs habitudes de consommation, rendant ces politiques inefficaces.
La Banque centrale européenne (BCE), pour sa part, est réticente à intervenir pour relancer la croissance. Comme la Banque du Japon dans les années 1990, elle interprète son mandat de manière stricte. Elle reste un non-combattant dans la guerre des monnaies mondiales.
Mais, alors que la Banque du Japon a rejoint plus récemment la Réserve fédérale américaine et la Banque d’Angleterre dans leurs efforts d’assouplissement de la politique monétaire, on va assister à une pression à la hausse de plus en plus forte sur l’euro. Et un euro fort est la dernière chose dont une Europe affaiblie a besoin.
Les prévisions de croissance en demi-teinte aux Etats-Unis et dans le monde renforcent ces craintes. Les quelques pays qui ont réussi à croître, en dépit de l’austérité, l’ont fait par l’exportation. Mais avec, en 2013, une croissance mondiale inférieure à la tendance antérieure, il sera difficile de les imiter. De même, au début des années 1990, la récession aux Etats-Unis avait déprimé les exportations du Japon et contribué à plonger le pays dans sa » décennie perdue «.
Enfin, les problèmes sur les marchés immobilier et bancaire en Europe augmentent le danger d’un scénario à la japonaise. Les banques japonaises avaient investi massivement dans l’immobilier commercial et avaient subi de lourdes pertes lors du retournement du marché immobilier à la fin des années 1980.
Les banques espagnoles sont également exposées dans un secteur immobilier qui n’a pas encore reconnu toutes ses pertes, tandis que l’Europe, tout comme le Japon il y a vingt ans, a fait trop peu pour renforcer son système financier.
Ainsi, en Europe aujourd’hui, comme au Japon alors, les éléments pour une décennie perdue sont en place : les banques en difficulté affaiblissent les finances publiques, qui à leur tour affaiblissent encore davantage la croissance et les banques, alors que l’absence de soutien monétaire et budgétaire ne laisse aucune échappatoire à ce cercle vicieux.
Mais il y a une différence importante. Même au pire de la crise, le chômage au Japon a rarement dépassé 4 % en raison d’une combinaison de retraites anticipées, de programmes sociaux, de travail partagé et de pressions politiques sur les grands employeurs.
Dans la zone euro, en revanche, le chômage est à un niveau socialement catastrophique de 12 % et continue d’augmenter. En Espagne et en Grèce, le chômage avoisine les 30 %, tandis que le chômage des jeunes a presque atteint le niveau stupéfiant de 60 %.
Cela rend le risque de troubles sociaux en Europe aujourd’hui beaucoup plus important qu’il ne l’était au Japon il y a deux décennies. Nous ne pouvons pas prédire quand ni où, mais, tôt ou tard, il y aura une explosion de protestations, que ce soit sous forme violente ou sous celle d’un soutien organisé à des partis politiques épousant des politiques radicalement différentes.
Dans les deux cas, le plan suivi jusqu’ici, dans lequel les gouvernements font juste le nécessaire pour éviter l’effondrement mais ne parviennent pas à relancer la croissance, ne sera plus viable. La seule question est de savoir si les électeurs mécontents opteront pour un comédien inoffensif comme Beppe Grillo ou pour un candidat protofasciste plus dangereux, qui serait désigné ultérieurement.
Dans le premier cas, le résultat sera le chaos économique. Il y aura une rupture entre le nouveau gouvernement populiste et la chancelière allemande Angela Merkel (et la BCE), ce qui créera une forte incertitude sur la suite des événements.
Dans le second cas, une guerre des mots et des politiques sera menée par le nouveau gouvernement, non seulement contre le gouvernement allemand à Berlin et la BCE à Francfort, mais aussi contre les minorités et les groupes d’immigrants au sein même du pays. La menace économique pourrait alors devenir le cadet des soucis de l’Europe…
Les dirigeants européens doivent faire face à ces dangers. S’ils doublent la mise sur les politiques de statu quo, leur règne finira par céder la place à une longue période de chaos économique d’inspiration populiste et de désignation des minorités comme boucs émissaires.
A l’inverse, ils peuvent écouter les critiques et choisir une approche équilibrée, adoptant à la fois des réformes de l’offre et des mesures de soutien à la demande en vue de relever le défi et de mettre fin au malaise de l’Europe.
Pour le meilleur ou pour le pire, le fait que les turbulences politiques et sociales les plus graves soient encore à venir implique au moins que l’Europe ne pourra pas se permettre les tergiversations et demi-mesures qui ont produit la décennie perdue du Japon.
Pour reprendre la célèbre formule de l’économiste Herbert Stein, » si quelque chose ne peut pas durer éternellement, elle s’arrêtera «.
Barry Eichengreen
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- Europa (s), UE y España en este Infierno.
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