Cosas de Panos H. Koutras, entrevistado por Le Monde:
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Le Monde, 4 / 5 julio 2015. Panos H. Koutras, cinéaste : “La situation est d’autant plus tragique qu’elle est absurde”.
“Autor de una película de culto, L’Attaque de la moussaka géante”.
“Autor de una de las películas más bellas sobre el personaje del transexual”.
“Por absurda, la situación es más trágica”.
“Quienes han pedido el referéndum para decir “no” son una coalición de extremas izquierdas, Syriza, y dos partidos de extrema derecha, ANEL y Alba dorada”.
“Se abre un nuevo cisma, cuando no estaban curadas las heridas de la guerra civil y la dictadura”.
“Tsipras no ha cumplido su promesa de separar las relaciones entre el Estado y la Iglesia, que no paga impuestos”.
“El número 2 de Alba Dorada, extrema derecha, el 1 de julio. Esperemos que esa liberación sea una pura coincidencia”.
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Grecia y Cataluña tienen cosas muy graves y profundas en común.
Grecia y España tienen cosas muy graves y profundas en común.
Tsipras atiza la cizaña entre Alemania / Merkel y Francia / Hollande.
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Le Monde, 4 / 5 julio 2015
Panos H. Koutras, cinéaste : “La situation est d’autant plus tragique qu’elle est absurde”
Cinéaste baroque et activiste gay, Panos H. Koutras, quinquagénaire né à Athènes, a réalisé quatre longs-métrages, dont L’Attaque de la moussaka géante (2000), œuvre de science-fiction queer classée “culte”, et Strella (2009), l’un des plus beaux films réalisés sur un personnage de transsexuel. Son œuvre est vive et grinçante, elle met aux prises l’éternel combat des fils contre l’autorité des pères.
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Oui, en Grèce, la situation est tragique. D’autant plus tragique qu’elle est également absurde et, hélas, souvent comique. Le gouvernement est constitué par ce mélange de gauche et d’extrême gauche qui forme Syriza, auquel s’ajoute le parti d’extrême droite nationaliste ANEL. Après cinq mois de négociations avec les institutions européennes et les autres créanciers, il y a quelques jours, ce gouvernement a décidé d’organiser un référendum.
En Grèce, les constitutionnalistes considèrent que la constitutionnalité de ce référendum est discutable. Le Conseil de l’Europe, quant à lui, a déclaré qu’il n’était pas conforme aux standards internationalement reconnus. Le plus grave est qu’un schisme divise désormais la société grecque, où les plaies de la guerre civile et de la dictature ne sont encore pas guéries.
Selon les sondages, les Grecs sont partagés. Presque 50/50. Les sondages disent aussi que les Grecs sont en colère et confus. Or ils doivent répondre oui ou non à deux textes techniques de quarante pages : la proposition d’un accord rédigé par les institutions européennes. Dans cinq jours ! Evidemment, personne ne va lire ces textes. Sans ajouter qu’il faut les chercher pour les trouver…
Le gouvernement demande au peuple grec de répondre non à la proposition. Il affirme que cela lui permettra d’obtenir un meilleur accord avec les créanciers. Mais personne ne dit ce qui se passera si ce fameux meilleur accord avec les créanciers n’est pas trouvé. L’hypothèse où ces derniers diraient non semble tout à fait exclue… Depuis qu’il a annoncé le référendum, le gouvernement évite en effet de répondre à cette question. Il ne veut pas se prononcer mais tout le monde sait. On reviendra à une autre monnaie, la drachme. Le week-end des 20-21 juin, le ministre de la culture Nikos Xydakis a répondu à la question d’un journaliste du journal EF. SYN à ce sujet. Il a dit, je cite, que la Grèce moderne, depuis deux cents ans, avait prospéré avec la drachme alors qu’avec l’euro elle n’avait pas vraiment “progressé” – sic – .
Monsieur Tsipras martèle que l’Europe n’est pas démocratique. Que la crise grecque pourrait être une occasion de rendre l’Europe plus démocratique. Il oublie que cette grande cause comporte un petit risque. Monsieur Tsipras connaît bien la tragédie d’Euripide, Iphigénie à Aulis. Iphigénie est sacrifiée par son père Agamemnon pour apaiser les dieux. Mais à la fin, Artemis, la déesse grecque, le “deus ex machina” de la pièce, remplacera Iphigénie par une biche. Peut-être Monsieur Tsipras croit-il aux dieux et attend-il un miracle (est-ce pour cela qu’il n’a jamais tenu sa promesse de la séparation entre l’Etat et une Eglise en grande partie exclue des impôts) ? Il ne faut pas oublier que ceux qui demandent le référendum et soutiennent le non sont le gouvernement de Syriza, ANEL et L’Aube dorée ! Deux de ces trois partis sont d’extrême droite ! Nous avons appris, le 1er juillet, que le numéro deux d’Aube dorée, Elias Kasidiaris, était sorti de prison. J’espère que ce n’était que pure coïncidence. »
Propos recueillis par, Jacques Mandelbaum
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