Cosas de Le Monde. Y mías.
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Le Monde, 6 / 7 julio 2015. En Grèce, trois scénarios après le non au référendum. Economist, «Nein» vs. «peut-être». Liberation, Jean Quatremer, 6 / 7 julio 2015, Les trois voies du non.
Le Monde resume unos puntos de vista / escenarios compartidos, con matices, por la inmensa mayoría de los analistas internacionales.
Los optimistas voluntariosos estiman que “todavía es posible un acuerdo”, si Tsipras presenta una “base negociadora” que satisfaga a una mayoría de los miembros de la zona euro.
A mi modo de ver, se trata de una posibilidad tan real como problemática: pudiera negociarse un apaño que fuese “pan para hoy y hambre para mañana”, embarcando a toda la UE en unos equilibrios pantanosos.
Los pesimistas razonables -entre los que me encuentro- estiman que lo más razonable sería negociar una “salida ordenada” de Grecia de la zona euro, acompañada con un paquete de medidas de socorro humanitario se urgencia. Valery Giscard d’Estaing propuso esa alternativa hace semanas.
Los pesimistas sin ilusiones -con quienes tengo muchas cosas en común- temen el riesgo de una “salida desordenada” de Grecia de la zona euro, precipitando un rosario de catástrofes en cadena: “corralito” / “corralón” e instauración de una economía de guerra, con el pueblo griego encerrado en un campo de concentración económico.
El resto… son tormentas de basura ideológica, aventando su podredumbre entre quienes debieran intentar comprender la crisis en curso, para no caer en la sombría tela de araña de sus nubes tóxicas.
Grecia, Alemania, Europa: choque de legitimidades democráticas.
Grecia y Cataluña tienen cosas muy graves y profundas en común.
Grecia y España tienen cosas muy graves y profundas en común.
Tsipras atiza la cizaña entre Alemania / Merkel y Francia / Hollande.
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Le Monde, 6 / 7 julio 2015.
En Grèce, trois scénarios après le non au référendum
París, Bruselas, 6 julio 2015. Cécile Ducourtieux, Marie Charrel
Le premier ministre grec, Alexis Tsipras, a réussi son pari : dire non aux conditions trop sévères de l’accord «réformes contre argent frais» négociées depuis des mois avec les créanciers du pays, la Banque centrale européenne (BCE), la Commission européenne et le Fonds monétaire international (FMI). Sa victoire sera-t-elle totale? Un «Grexit», une sortie du pays de la zone euro, peut-il être évité? Point sur les scénarios possibles après le oxi massif du peuple grec.
Première hypothèse: négociation d’un nouvel accord
Cette voie paraît compliquée, mais pas impossible. Le chef de la diplomatie italienne, Paolo Gentiloni, a assuré que les Européens devaient «recommencer à chercher un accord» pour sortir du «labyrinthe grec». Paris est sur la même ligne et pourrait disposer du soutien de Donald Tusk, le président du Conseil européen.
Sur quelle base discuter? M. Tsipras, fin juin, était prêt à accepter la liste des réformes négociées (augmentation de la TVA, réforme du système des retraites…), mais exigeait aussi un allégement des conditions de remboursement de l’énorme dette publique (322 milliards d’euros). La question de la dette sera donc au centre des nouvelles négociations. Un effacement pur et simple de la valeur de la créance étant inacceptable vis-à-vis des pays anciennement soumis à un plan d’aide (Espagne, Portugal, Irlande), il reste l’option d’allonger la maturité de la dette, aujourd’hui de seize ans en moyenne, ou de baisser des taux d’intérêt (2,36 % en moyenne)
Deuxième hypothèse: le départ à l’amiable, le «Grexit»
Le 29 juin, Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, avait prévenu les Grecs: «Il faut voter oui (…) parce que les citoyens grecs responsables en Europe, honorables, et à juste titre, fiers d’eux-mêmes et de leur pays, doivent dire oui à l’Europe.» Pour Berlin, Madrid, Bratislava ou Lisbonne, le non est la preuve qu’Athènes n’accepte pas les règles du jeu européen. Athènes réclame l’aide financière de ses créanciers sans accepter les réformes exigées en contrepartie.
Les dirigeants européens pourraient alors, collectivement, assumer une sortie de la Grèce de la zone euro. Athènes se rangerait à leur avis, estimant que le pays s’en sortirait mieux en quittant la monnaie unique, mais en restant dans l’Union européenne et en conservant le soutien technique et politique de celle-ci. Hans-Werner Sinn, le patron de l’institut allemand Ifo, défend une telle option depuis des mois.
En théorie, l’économie grecque pourrait, en cas de réintroduction de la drachme, profiter d’une monnaie dévaluée. La compétitivité de ses entreprises serait regonflée, les touristes, dont le pouvoir d’achat serait dopé, afflueraient, tandis que la banque centrale de Grèce injecterait des drachmes dans le système monétaire afin d’éviter sa faillite.
Pendant cette phase de transition, le contrôle des capitaux serait maintenu tandis que la BCE continuerait de soutenir les banques hellènes. L’Union européenne apporterait l’aide technique nécessaire, pour l’impression des pièces et billets et la conversion en euros des contrats financiers, obligations privées et publiques existantes.
Certains, au Parti populaire européen (PPE, conservateurs), réfléchissent même à la mise en place d’une aide humanitaire d’urgence en Grèce pendant cette période de transition difficile.
Troisième hypothèse: la sortie désordonnée, le «Grexident»
De retour à la table des négociations, les dirigeants européens pourraient rester campés sur leurs positions: pas question de faire un chèque en blanc à Alexis Tsipras. Le montant de l’aide, estimée par le FMI à 50 milliards d’euros sur trois ans, ferait bondir en Allemagne où l’opinion publique rechigne à prêter encore à Athènes, donnant lieu à des débats interminables. Une nouvelle liste de réformes serait sur la table, au moins aussi radicales que celles négociées avant la convocation du référendum et la question de la dette ne serait pas tranchée.
En attendant, le scénario du «Grexident», une sortie de la Grèce de la zone euro par accident, pourrait s’imposer. La BCE attendra le 20 juillet, date à laquelle Athènes doit lui rembourser 3,5 milliards d’euros, avant d’agir. Après cette date, face à l’incapacité de la Grèce d’honorer sa dette, l’institut monétaire serait amené à réduire, puis suspendre ses liquidités d’urgence aux banques.
Cette décision précipiterait la faillite des établissements hellènes.
Acculé, l’Etat grec serait tenu de les nationaliser pour endiguer la panique des épargnants. Ruiné, incapable de verser les retraites et les salaires des fonctionnaires, l’Etat n’aurait d’autre choix que d’imprimer des reconnaissances de dette, peu à peu acceptées comme une monnaie parallèle. Une monnaie déconsidérée qui aurait tôt fait de s’effondrer face à l’euro. Le prix des produits importés flamberait, le pouvoir d’achat des Grecs s’effondrerait et c’est toute l’économie du pays qui plongerait dans l’abîme.
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