En los hospitales franceses son frecuentes las demandas de certificados de virginidad de jóvenes musulmanas. Algunos ginecólogos que tienen experiencias norteafricanas son partidarios de concederlos (incluso falsificados), para evitar el riesgo de la degollación de las inocentes.
Le Monde, 27 / 28 enero 2007, habla de un dilema moral y deontológico:
Dilemme face aux demandes de certificats de virginité
Annick Cojean
ACCEPTER ou non de délivrer des certificats de virginité ? Accéder ou non à la demande de réfection des hymens, notamment pour permettre à de jeunes musulmanes de se marier ? Les demandes sont de plus en plus fréquentes dans les services de gynécologie. Et les médecins, souvent perplexes, sont placés devant leur conscience, tiraillés entre le souci de protéger une jeune fille promise, en cas de refus, à des mesures de rétorsion de la part de sa famille ou de celle d’un futur époux et le dégoût que leur inspire la démarche, cette atteinte à l’intimité de la personne et ce mensonge auquel aboutit l’opération.
Le Collège national des gynécologues obstétriciens français a clairement affirmé en octobre son opposition à ces deux actes attentatoires à la « dignité » de la jeune femme et particulièrement « humiliants ». Refaire les hymens, affirme-t-il, serait « aider à la soumission de la femme et participer à une coutume machiste du sang sur le drap le soir de la nuit de noces qui n’a rien à voir avec la foi ». Voilà pour les recommandations. Mais dans les faits ? « Si on me demandait un certificat dans le but de protéger une jeune fille, je le ferais, déclare le professeur Frédérique Kutten (hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris). Connaissant les risques auxquels s’expose une fille n’arrivant pas vierge au mariage, je ferais un faux. Sans aucun état d’âme. » Le professeur Jacques Milliez (hôpital Saint-Antoine, Paris) affiche le même pragmatisme : « J’ai travaillé en Algérie comme interne et jeune médecin. Et j’ai vu, pendant des gardes de nuit à la maternité d’Alger, ces jeunes filles égorgées par le tribunal d’honneur des frères parce qu’on les soupçonnait d’avoir perdu leur virginité. Cela existe encore en Turquie, en Jordanie, en Arabie saoudite. Et c’est insupportable. » Et le professeur de poursuivre : « Alors, si on me le demande, je signe le certificat. Et j’accepte même la réfection d’un hymen dans le but d’éviter à la jeune fille tout risque de représailles. »
Une enquête parue dans la revue The Lancet, en 1996, indique que les réparations de l’hymen faites illégalement en Egypte auraient permis de diminuer de 80 % le nombre de meurtres de femmes accusées d’avoir « déshonoré leur famille »… Le professeur Israël Nisand (CHU de Strasbourg), lui, n’a pas de mots assez durs pour fustiger les deux opérations : « Un médecin ne devrait pas marcher dans cette combine ! Ne devrait pas contribuer à perpétuer le système d’inféodation de la femme ! » Pour lui, de telles pratiques ne sont que le fait de coutumes brutales : « Les hommes ont placé leur honneur entre les cuisses des femmes, et c’est apparemment un endroit où il n’est pas assez protégé ! Tout se joue donc dans le corps de la femme, un corps qu’il faut transformer en objet dont on est l’unique propriétaire, un corps que la femme soumise aura à coeur de faire réparer secrètement par un complice du système si l’objet est un peu ébréché… » Mais que faire devant la détresse d’une jeune fille ? Dialoguer, dit-il. Eduquer. Dénoncer la barbarie. Trouver des subterfuges, puisqu’il s’agit de mentir. Et puis, s’il le faut vraiment, « pour sauver » une jeune fille, consentir quand même, « gratuitement », à la réparation hyménale. « Hélas ! »
Annick Cojean
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