Leo con los pelos de punta, horrorizado, los interesados “comentarios” de la prensa y la blogografía cainita sobre la primera vuelta de las presidenciales francesas. Corramos un tupido velo.
Le Monde [23 abril 07] destaca una entrevista de Claire Ané con Pascal Perrineau, director del Cevipof, que hace este análisis sociológico de los resultados finales:
- Concernant Nicolas Sarkozy, il n’y a pas eu de véritable effet de genre qui l’aurait défavorisé. Le candidat UMP fait même légèrement mieux chez les femmes (32 %) que chez les hommes (30 %), battant sur ce point Ségolène Royal, en faveur de laquelle 27 % des femmes ont voté. En revanche, on constate un effet d’âge : Nicolas Sarkozy est en dessous de sa moyenne nationale chez les 18-24 ans et les 25-34 ans, et il n’atteint son niveau national pour le dépasser que chez les électeurs d’âge mûr, et particulièrement chez les plus de 60 ans. Mais il faut bien voir que la société française vieillit dans sa structure socio-démographique, un mouvement que la candidat a épousé, parvenant à séduire des pourcentages extrêmement élevés chez les 60-69 ans (41 %) et chez les 70 ans et plus (46 %). En termes de sociologie, elle est relativement traditionnelle pour un candidat de la droite classique. C’est chez les artisans-commerçants et chefs d’entreprise (40 %) et les agriculteurs (35 % ont voté pour lui) qu’il bat ses records, mais il ne connaît aucun effondrement dans aucune couche sociale. Par exemple, 28 % des employés lui ont apporté leurs suffrages. Il a donc un niveau d’implantation assez homogène au-delà des bastions de la droite classique. Même une partie non négligeable des classes populaires lui ont fait confiance.
- Ségolène Royal, comme je l’ai dit, ne bénéficie pas d’effet de genre. En revanche, les jeunes se sont bien retrouvés dans la candidate socialiste : 29 % des 18-24 ans ont voté pour elle, soit 3 % de plus qu’en faveur de son rival UMP. Son succès est celui des couches moyennes : 31 % des professions intermédiaires ont voté pour elle, et 31 % des professions libérales et des cadres supérieurs. En revanche, la reconquête des milieux populaires n’a pas vraiment abouti : seulement 21 % des ouvriers ont voté en sa faveur.
- François Bayrou constitue un vote relativement jeune. S’il ne rassemble pas autant d’électeurs que Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy dans cette catégorie, il capte cependant 19 % des voix des 18-24 ans et surtout 23 % des 25-34 ans, au-delà de son niveau national. En revanche, il connaît une faiblesse chez les 60 ans et plus, où la concurrence électorale avec Nicolas Sarkozy a joué en faveur de ce dernier. En matière socioprofessionnelle, c’est intéressant : François Bayrou obtient ses meilleurs scores chez les professions libérales et cadres supérieurs (29 %) et chez les artisans commerçants (24 %), c’est-à-dire dans les couches supérieures. Mais il n’arrive pas à pénétrer dans les couches populaires. C’est parce que ce verrou populaire n’a pas sauté qu’il n’est pas au second tour.
- Concernant Jean-Marie Le Pen, on trouve des choses relativement classiques. Deux fois plus d’hommes ont voté pour lui que de femmes (14 % contre 7 %). Et il conserve ses deux bastions : celui des professions indépendantes, avec un bon score chez les agriculteurs, et celui des ouvriers. Selon Ipsos, c’est toujours lui qui est placé en tête par les ouvriers : 24 % disent avoir voté Le Pen, 20 % Sarkozy, 20 % Royal. On retrouve dans la sociologie ce que je disais à propos de la géographie électorale : la capacité du candidat FN à exprimer encore une partie de la protestation populaire et du malaise social.
- Olivier Besancenot, qui termine cinquième, bénéficie lui d’un phénomène de jeunesse. 9 % des 18-24 ans déclarent avoir voté pour lui, soit plus du double de son score. On voit bien comment le candidat de la LCR a parlé à une partie minoritaire mais significative des plus jeunes, comme en 2002. Son score atteint notamment 9 % chez les étudiants, plutôt dans les couches moyennes inférieures.
- Quant à Marie-George Buffet, son score – moins de 2 % des suffrages – marque la disparition du communisme électoral. Et il est frappant de voir que la candidate communiste n’existe presque plus nulle part : même chez les ouvriers, elle n’obtient que 2 %, soit à peine plus que son score national. Le communisme semble vraiment entré dans sa phase terminale de déclin. Pour la première fois à ce degré-là, il n’a plus aucune structure sociologique. Plus aucun milieu ne porte l’idée et la candidate communistes. Et ce, même si Marie-George Buffet s’est montrée très discrète, à savoir que son appartenance communiste n’était pas mentionnée sur ses affiches.
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