Francia sigue siendo el “santuario” de ETA. Tal es el convencimiento del vespertino Le Monde.

Le Monde, 5/6 junio 2007.

La France reste un sanctuaire de repli pour les etarras

Piotr Smolar

L’EXPÉRIENCE des déceptions passées avait incité les policiers français à la prudence, après la trêve annoncée par l’ETA en mars 2006. Les responsables de la lutte antiterroriste estiment que son abandon ne change pas la donne côté français : le territoire national – en particulier le Sud-Ouest – demeure un sanctuaire et une zone de repli pour les activistes basques.

C’est là que l’ETA trouve des » appartements conspiratifs «, selon la terminologie des renseignements généraux. La France est aussi une zone de préparation logistique pour des attentats prévus en Espagne. Ainsi, près de 200 armes de poing et des pièces détachées ont été volées le 23 octobre 2006 dans une armurerie de Vauvert (Gard), après une prise d’otages. Vingt voitures ont été volées et utilisées par les activistes basques, forçant des barrages policiers. Depuis le 1er janvier, douze attentats ou tentatives d’attentats ont également été enregistrés dans le Pays basque français lui-même, au titre de la lutte contre la spéculation immobilière.

L’intense coopération entre les services antiterroristes des deux pays se poursuit afin d’empêcher l’ETA de se régénérer totalement. Le président Sarkozy a réaffirmé solennellement le 31 mai à Madrid qu’elle se poursuivrait. Symbole de cette coopération: le 9 mai, le juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière et le président de l’Audience nationale, le tribunal espagnol chargé des affaires de terrorisme, Carlos Divar, ont reçu le prix 2007 Dialogo de l’amitié franco-espagnole.

Cette entente repose sur la mise en place d’équipes policières franco-espagnoles. Une équipe de ce genre a été créée après l’attentat du 30 décembre 2006 à l’aéroport de Madrid, qui a fait deux morts. Le commando serait arrivé en Espagne en provenance du sud de la France.

Sur le plan politique, la mouvance nationaliste, en France, a voulu répondre à son atomisation en présentant des candidatures unitaires aux élections. La reprise des activités terroristes de l’ETA a bouleversé ces plans. La coalition Euskal Herria Bai, regroupant AB, Batasuna et Eusko Alkartasuna, n’a pas réussi à attirer les modérés du Parti National Basque. » Nous avons refusé de nous associer avec des gens ne condamnant pas fermement les violences, explique son porte-parole, Aitor Arandia. Pour nous, la trêve est rompue depuis l’attentat de Madrid du 30 décembre. «