En Francia, la creación en lengua euskara se me antoja modesta, hasta donde llega mi ignorancia, que es mucha; aunque algunos religiosos se consideran llamados a traducir los Salmos en lengua vasca “para redimir a su pueblo”.
Por el contrario, quienes creen posible “el desarrollo social del euskara” denuncian la indiferencia si no la hostilidad del Estado francés. Iñaki Lasa e Ione Josié, de Kontseilua, se quejan amargamente en un artículo que publica Le Journal du Pays Basque.
Le Journal du Pays Basque, 7 julio 2007.
Quelle politique linguistique pour l´Euskara ?
L’Office Public de la Langue Basque a adopté son projet de politique linguistique le 21 décembre 2006 et vient il y a peu de rendre publique la liste des opérateurs qui bénéficieront d’une aide financière en 2007. Il réunira le 11 juillet l’assemblée plénière du Comité Consultatif afin de lui présenter une synthèse des travaux menés ces six derniers mois.
Même si la création d’une institution publique chargée de mener une politique linguistique allant au-delà des orientations figurant dans le Schéma d’Aménagement et de Développement du Pays Basque adoptées en 1997 peut être considérée comme une avancée notoire et, notons-le, le résultat des actions menées par le mouvement associatif ¦uvrant en faveur de l’euskara, son projet de politique linguistique laisse apparaître des carences évidentes. En effet, des mesures fondamentales permettant la mise en ¦uvre d’une Politique Linguistique durable et efficace sont inexistantes.
Tout d’abord, en ce qui concerne la méthodologie utilisée, c’est avec beaucoup d’étonnement que nous avons appris que l’OPLB réunit le Comité Consultatif pour présenter un bilan des travaux effectués ces six derniers mois alors que le projet de politique linguistique n’a toujours pas été officiellement présenté aux acteurs ¦uvrant en faveur de l’euskara. C’est là le reflet des relations qu’entretient l’OPLB avec le mouvement associatif : malgré une demande insistante de travail de partenariat de la part de ce dernier, cette demande est restée lettre morte. Par ailleurs, pour ce qui est du contenu du projet, nous constatons qu’il se base essentiellement sur les travaux accomplis par le mouvement associatif jusqu’à présent, qu’il présente une synthèse des actions menées par le mouvement associatif, si ce n’est une prise en charge de ces projets, et il lui faut agir avec prudence, car l’OPLB ne doit en aucun cas remplacer les actions du mouvement associatif ni entrer en compétition avec lui. Mais il semble que cela soit clair pour l’Office Public.
La concrétisation de ce projet qui contient des enjeux et axes de travail visant à la normalisation de la langue basque reste liée à la bonne volonté de ses différents acteurs. Or nous savons que la seule volonté est insuffisante pour assurer la survie d’une langue. Comment expliquer sinon le contenu de l’article 2 de la Constitution française ou la loi Toubon de 1994 visant à protéger la langue française ? Alors que l’euskara ne bénéficie à l’heure actuelle d’aucun cadre juridique légal, le projet de l’OPLB ne fait aucune proposition en ce sens. Sans statut approprié pour l’euskara, certains des axes de travail du projet seront difficilement applicables. Mais au-delà de cet aspect technique, la reconnaissance légale de l’euskara est également l’outil qui permet d’assurer juridiquement les droits linguistiques des citoyens. Là encore, le projet ne mentionne ces droits linguistiques à aucun moment. Rien non plus concernant l’élaboration d’un corpus juridique alors que celui-ci constitue l’ossature de toute politique linguistique. En effet, une architecture juridique adaptée est nécessaire tant sur le plan général que sur le plan sectoriel (loi sur l’éducation, quotas dans les médiasŠ). Selon Kontseilua, le statut adéquat de la langue basque se résume en quatre concepts : son officialisation, sa reconnaissance en tant que langue propre au Pays Basque, son caractère prioritaire et l’obligation pour les citoyens du Pays Basque de la savoir.
Plus qu’un projet de politique linguistique, le document présenté par l’OPLB est davantage une liste de travaux qui ne précise pas avec quels moyens économiques, administratifs, et humains seront menés ces travaux. L’OPLB l’a d’ailleurs lui-même qualifié de «feuille de route». Ce document ne définit aucun objectif, aucun délai et aucun outil d’évaluation. Cette remarque avait déjà été formulée par Euskal Konfederazioa lors de sa lecture du pré-projet. Il semblerait que l’OPLB n’en ait pas tenu compte alors que c’est précisément une politique linguistique fixant des objectifs qualitatifs et quantitatifs dont l’euskara a besoin. La terminologie utilisée dans le document (aider, encourager, promouvoir, renforcerŠ) reste inadaptée, il sera impossible de mesurer l’efficacité du projet. De plus, aucun échéancier d’application n’est avancé, les priorités pour 2007 par exemple ne sont pas définies.
L’euskara a besoin d’une politique linguistique qui se décline à tous les niveaux de l’Administration. Pour le moment, ni les institutions ni les administrations de l’Etat (sous-préfecture, communautés de communes, mairiesŠ) n’ont pris l’engagement ferme d’assurer un service en euskara, d’adopter un plan de normalisation de l’euskara, d’embaucher du personnel bascophoneŠ Le document ne précise pas comment faire pour assurer la normalisation de l’euskara dans les services administratifs. D’autre part, nous pouvons remarquer les lacunes portant sur le domaine socio-économique qui ne présente quant à lui aucun projet concret.
Ce projet vise essentiellement la réappropriation de la langue basque par les jeunes générations mais nous savons pertinemment que la connaissance d’une langue n’entraîne pas obligatoirement son utilisation. Le processus d’apprentissage d’une langue doit s’accompagner d’une offre d’espaces permettant de la faire vivre.
Ce projet est une première étape vers la normalisation de l’euskara mais il a beaucoup de carences : manque de corpus juridique, projet reposant sur la seule volonté de ses acteurs, moyens limités, manque de reconnaissance des droits linguistiques, manque d’objectifs, de délais et d’outils d’évaluation, manque de planification des mesures, impact limité à certains secteurs sociaux, ne proposant pas de mesures allant de l’Administration générale à l’Administration locale, ne construisant pas de relations solides avec le mouvement associatif.
L’OPLB étant doté de moyens dont ne dispose pas le mouvement associatif qui ¦uvre en faveur de l’euskara, sa politique devrait être plus audacieuse. Nous demandons donc aux pouvoirs publics, à l’Etat, plus de cohérence : ils doivent se donner les moyens de leurs ambitions.
Nous émettons également des réserves quant à la marge de man¦uvre dont bénéficiera l’OPLB à l’avenir pour mener à bien sa mission. Quelle politique linguistique pour l’euskara quand on sait que le président de la République M. Sarkozy n’est favorable ni à la modification de l’article 2 de la Constitution, ni à la ratification de la Charte Européenne des langues minoritaires?
L’euskara est en droit d’attendre une politique linguistique adéquate et efficace.
Panzi says
¿Que más quiere esa gente, que se les pague con el dinero de la République (los impuestos de todos los fraceses)? Si no les gusta Francia que se muden al pais Vasco Español.Allí seguro que encontraran el paraíso de la no existencia del Estado (España).Estos dos «pajaros» Iñaki Lasa e Ione Josié deberían explicarnos porque no existe una simbiosis entre los dos lados de la «muga» ¿razones historicas, politicas, sociales,envidias porque uno es más rico que otro..?