El divorcio de Cecilia y Nicolas Sarkozy suscita análisis de la naturaleza más peregrina. Entrevistado por Élisabeth Lévy en Le Point, Peter Sloterdijk estima que Francia, a su modo de ver, “jamás salió de la monarquía…” Tras los borbones, los bonapartes y los orleáns, Francia vive hoy bajo el imperio de una “mediocracia popular”.
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Se trata de un análisis atractivo, sugestivo, inteligente y una brizna superficial. Entre la última dinastía reinante y Nicolas Sarkozy apenas se han sucedido un par de repúblicas, en torno a doscientos años de convulsiones políticas, etc. La V República, concebida por el general de Gaulle a su imagen y semejanza, si tiene algo de “restauración monárquica”, instaurando una suerte de “monarquía electiva”. Hay una “continuidad” cierta entre Luis XIV, Napoleón y de Gaulle “Monarquía nuclear” se decía hace treinta y tantos años.
A pesar de todo, me parece interesante destacar estas frases del diálogo entre Élisabeth Lévy y Peter Sloterdijk:
Le Point, 25 octubre 2007
« La démocratie du ragot »
Élisabeth Lévy / Peter Sloterdijk
Le Point : A voir étalées les difficultés du couple présidentiel, on peut se demander si la France n’est pas en train de redevenir une monarchie.
Peter Sloterdijk : La France ne revient pas à la monarchie, elle n’en est jamais sortie. Elle a eu les Bourbons, les Bonapartes, les Orléans. Elle a désormais la médiocratie populaire. Partout, le monarque est tout naturellement placé au centre de l’attention publique. Il ne faut pas oublier que, selon les psycho-historiens américains, le rôle des grands politiciens est de faire office de conteneur émotionnel pour le grand public. On projette ses propres soucis, ses espérances, ses désirs et même ses propres réactions paranoïaques sur les personnages qui se trouvent à la tête de l’Etat.
Etes-vous surpris ou choqué par le fait que les médias, notamment la presse écrite, s’intéressent beaucoup à cette affaire conjugale ?
Il est évident que l’on s’intéresse à la vie érotique des hommes d’Etat, c’est tout à fait normal. Et comme, depuis le XIXe siècle, le système des maîtresses royales a été remplacé par un système de « familialisme » princier, les princes sont condamnés à jouer devant leur famille nationale la comédie du père heureux entouré par les êtres qu’il aime. Cette règle ne souffre pratiquement aucune exception. Le sérail européen, cela existait, en France surtout. Mais on a imposé le règne de la monogamie à la tête de l’Etat – avec une exception pour François Mitterrand, qui avait renoué avec le XVIIIe siècle.
On leur demande de jouer la comédie du bonheur, pas « la guerre des Rose ».
La situation de Nicolas Sarkozy est plus compliquée, car, faute de partenaire fiable, il n’a pas réussi à jouer le spectacle qu’on attendait de lui. Il s’était mis dans la tête qu’il devait vivre avec la seconde Jackie Kennedy – tout en ignorant que Jackie était une fleur en plastique. Il n’a pas trouvé l’épouse qui l’aime, il n’est pas entouré d’enfants qui l’adorent. En plus, lui-même n’est pas non plus l’époux céleste. Structurellement, c’est un chasseur solitaire, il incarne la génération des single .
Faut-il en conclure que nous vivons une rupture profonde ?
C’est possible, comme en Allemagne où on a assisté à l’ascension des politiciens gays, à l’image du maire de Berlin, Klaus Wowereit, homosexuel affiché qui vit avec son copain dans les beaux quartiers de la capitale – c’est la réponse allemande au phénomène Delanoë.
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