“Derechización a escala europea” [ .. ] “Espectacular giro a la derecha de los electorados europeos”.
[ .. ]
Preguntas de Patrick Roger y respuestas de Dominique Reynié, profesor en Sciences Po, París:
Décelez-vous dans les récents résultats électoraux en Grande-Bretagne ou en Italie des caractéristiques communes ?
Je reconnais un mouvement de droitisation, non seulement à Rome ou à Londres, mais qu’on observe à l’échelle de l’Europe. Cela traduit un glissement à droite spectaculaire de l’électorat européen.
Depuis 2007, on a eu dix élections générales : France, Estonie, Finlande, Pologne, Belgique, Danemark, Grèce, Irlande, Espagne, Italie. Partout où la droite était au pouvoir, elle y reste. En Italie, elle prend le pouvoir. Le seul contre-exemple, c’est l’Espagne, où la gauche reste au pouvoir.
Dans certains pays où il y avait une gauche importante, comme la Finlande, la Belgique ou, même, la Grèce, les partis sociaux-démocrates ou socialistes enregistrent des défaites particulièrement importantes.
C’est ce climat que l’on retrouve dans l’élection romaine ou dans l’élection londonienne. Cela confirme ce qu’on observe depuis 1996 en Europe, avec une tendance à la généralisation et à la radicalisation.
Non seulement la droite se succède à elle-même, mais elle y parvient en proposant une offre politique plus dure.Qu’est-ce qui alimente cette tendance ?
Quels que soient les mouvements de conjoncture, la droite semble davantage en bénéficier.
Lorsque la conjoncture économique est plutôt bonne, il y a une demande de libéralisation, de dérégulation, à laquelle la gauche n’apparaît pas capable, sauf exception, de répondre de manière convaincante.
La gauche qui s’en sort est une gauche qualifiée de » social-libérale «, qui arrive à tenir la droite à distance sur des thèmes dits de société.
On pourrait penser que le contexte de crise économique, dans lequel me semble-t-il on est entrés, serait plus favorable à la gauche, dans la mesure où il va générer une demande de redistribution, mais la droite en profite encore. Elle a su se métamorphoser en mettant davantage l’accent sur une offre de protection identitaire et sécuritaire et, bien sûr, sur la question de l’immigration.
Une des données déterminantes est le vieillissement démographique des sociétés européennes, qui expriment davantage de peurs et d’anxiétés. [ .. ] [Le Monde, 4/5 mayo 2008. «Une droitisation à l’échelle de l’Europe»].
Deja una respuesta