Ante una crisis militar que ha subrayado la inquietante fragilidad de su dependencia energética, Europa ha sido incapaz de existir e influir. «¿España..?» “¿Cuántas divisiones?” Invisible, sonámbula, insignificante, a la cola del carro de heno europeo…
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El Nouvel Obs. ha resumido la gran crisis de este verano con una excelente entrevisa de René Backmann con Pierre Hassner.
Nº2285. 21 Août 2008. René Backmann. Interview du politologue Pierre Hassner: «Il y a un vainqueur : la Russie»
Face à une crise où son indépendance énergétique peut apparaître menacée, l’Europe a essayé une fois encore d’exister. Sans grand succès…
Le Nouvel Observateur. – Qui, selon vous, porte la responsabilité du déclenchement de la crise entre la Russie et la Géorgie ?
Pierre Hassner. – On ne peut répondre à cette question sans examiner d’abord le contexte régional et international dans lequel elle a éclaté. Il y a d’abord le contentieux historique entre la Russie et la Géorgie : depuis toujours, la Géorgie considère la Russie comme impérialiste tandis que les Ossètes et les Abkhazes tiennent, eux aussi, les Géorgiens pour des impérialistes. Il y a ensuite la nostalgie de grandeur de la Russie, profondément humiliée, depuis les années 1990 par la politique d’Eltsine, qui a laissé près de la moitié du territoire russe échapper au contrôle de Moscou pour devenir des Etats indépendants. Dans la politique de Poutine, il y a une claire volonté de revanche, par rapport à cette époque. Volonté nourrie par la prospérité due au pétrole et au gaz. En fait, les dirigeants russes ont conservé la conviction que les Etats européens de l’Est, depuis les pays Baltes jusqu’à la Géorgie, n’étaient pas totalement indépendants, mais demeuraient dans leur sphère d’influence. Enfin, on ne peut négliger l’impact qu’ont eu sur les dirigeants russes la «révolution orange» en Ukraine et la «révolution des roses» en Géorgie. L’un de mes collègues bulgares affirme que ces deux événements ont eu le même effet sur les Russes que le 11 Septembre pour les Américains… Compte tenu de tout cela, il est clair que la première responsabilité de la crise revient à Saakachvili, qui s’est conduit en exalté, convaincu que tout lui était permis…
N. O.- Pouvait-il se lancer dans cette aventure sans avoir un feu vert, ou au moins orange, de Washington ?
P. Hassner. – Il est pour l’instant difficile de savoir s’il avait réellement un feu vert ou orange, mais il a dû au moins penser qu’il l’avait. Après avoir entendu, des années durant, les dirigeants américains multiplier leurs encouragements et leurs promesses de soutien en cas de difficulté, il a pu estimer que Washington ne le lâcherait pas s’il se lançait dans cette aventure. Mais les Russes ont aussi leur part de responsabilité dans cette affaire. Depuis deux ans, ils provoquaient les Géorgiens, instaurant un blocus sur leurs produits, abattant des avions d’observation, organisant des manoeuvres le long de la frontière. Avec le projet sans doute de punir la Géorgie de sa «révolution des roses» et peut- être de répondre à la décision occidentale de soutenir l’indépendance du Kosovo à laquelle les Russes ne pouvaient pas ne pas réagir…
N. O. – En d’autres termes, cette crise était tout à fait prévisible ?
P. Hassner. – C’est évident. Mais à mon avis la volonté de répondre à l’indépendance du Kosovo ne vient qu’au troisième rang des objectifs des Russes dans cette affaire. Leur «message» est d’abord destiné à faire comprendre à l’Occident qu’ils n’admettent pas l’adhésion projetée de la Géorgie – et de l’Ukraine – à l’Otan et à affirmer qu’ils ne toléreront pas d’autres «révolution orange» à leurs frontières.
N. O. – L’Europe et les Etats-Unis ont-ils trouvé la bonne réponse à la Russie ?
P. Hassner. – Non, hélas. Pour l’instant, d’un côté comme de l’autre, on patauge lamentablement. Personne ne croit sérieusement que la Russie sera exclue du G8. S’il y avait eu en Géorgie quelques milliers de soldats américains exposés à une menace russe, la crainte d’une réplique américaine aurait pu être dissuasive pour Poutine. Mais il n’y a que quelques centaines de conseillers. Je suis bien obligé de constater que personne n’a envie de déclencher une crise mondiale pour la Géorgie. Quant à l’Europe, face à une crise où son indépendance énergétique peut apparaître menacée et où un petit pays à peu près démocratique est attaqué, elle a essayé d’exister une fois encore sans grand succès. Le texte de Sarkozy était manifestement mal ficelé, et sa déclaration sur le droit reconnu aux Russes de protéger leurs ressortissants et les russophones, carrément maladroite…
N. O. – Pour l’instant, dans cette crise, qui est gagnant ?
P. Hassner. – Très clairement, les Russes, et à un moindre degré, les faucons américains et McCain au détriment d’Obama.
N. O. – Autrement dit, les Géorgiens doivent renoncer à leur projet de récupération de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie.
P. Hassner. – Pour eux, de ce point de vue, c’est fini. Les Russes ne vont peut-être pas annexer ces deux territoires, sans doute ne vont-ils pas non plus déclarer leur indépendance mais ils vont y rester. Ce sera un peu comme la région de Mitrovica, au nord du Kosovo, qui n’a pas proclamé son rattachement à la Serbie mais qui est de facto annexée par Belgrade…
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Pierre Hassner. Chercheur associé au Centre d’Etudes et de Recherches internationales (Ceri) de Sciences-Po, Pierre Hassner est spécialiste des relations internationales. Il a publié, en 2005, avec Gilles Andréani «Justifier la guerre ? De l’humanitaire au contre- terrorisme» (Presses de Sciences-Po).
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● Rusia, Georgia, ¿Europa? ¿España..?.
● Bizancio, Europa, Georgia, Rusia y el imperialismo.
● Rusia, Georgia y el ocaso europeo.
J. Moreno says
La hedonista y escéptica Europa tiene difícil la defensa de su economía «actual»; ni por decisión de incrementar su potencial militar, con ejércitos «profesionales», ni por crear estados de opinión que aumenten el riesgo de una confrontación con millones de pérdidas humanas, mucho antes de aclarar: ¿qué tipo de sociedad vendría después?
Es demasiado potaje ideológico dentro de una olla.
J. Moreno says
Y la sede del Imperio como una isla, rodeada por el Atlántico y el Pacífico.
Robert says
OTAN con la fuerza aérea de Clinton agarró la provincia Kosovo de la Serbia. La Rusia bajo de Putin agarró Osetia y Abkhazia de la Georgia. Luce paralelo si no es idéntico. Similar, al menos. La Georgia recibió del presidente Clinton el karma negativo de larga distancia.