Es la opinión de Le Monde:
Le Monde, 30 / 31 enero 2014. L’ Espagne confirme le redressement de son économie.
Mucho más cauto, Emilio Botín, presidente del Santander (4.370 millones de beneficios, el 2013), matiza: “Las secuelas de la crisis tardarán en desaparecer”.
Oséase: Tras el rescate de la banca, quedan por rescatar los españoles.
El optimismo muy matizado de Le Monde me parece significativo: hace más de un largo quinquenio que el vespertino francés de referencia insistía en los orígenes y semillas podridas de una larga década de empobrecimiento:
- “En España, puede temerse lo peor».
- “España debe buscar una especialización que no sea la del sub contratista o el sol y ladrillos”.
- “Se acaban las 30 gloriosas de España”.
- “España me fascinaba, ya que ofrecía el espectáculo de los más prodigiosos fracasos. Uno de los países más poderosos del mundo, ¡caer en tal decadencia..!”.
- La década del retroceso y la pobreza de España.
- La década del retroceso y la pobreza de España, 2.
- Perspectiva histórica de las crisis de España.
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Le Monde, 30 / 31 enero 2014.
L’ Espagne confirme le redressement de son économie
Le gouvernement espagnol ne cesse de le répéter depuis plusieurs mois : le pays est sur la voie du redressement économique. Timidement, certes, mais sûrement. Les chiffres provisoires publiés par l’Institut national de statistiques (INE), jeudi 30 janvier, semblent le confirmer : après être sortie de la récession au troisième trimestre 2013 (+ 0,1 % de croissance), l’économie espagnole a affiché au quatrième trimestre une croissance de 0,3 %. Sur l’année, le PIB recule de 1,2 %.
Pour le ministre de l’économie, Luis de Guindos, qui avait déjà avancé ces chiffres mi-janvier, les preuves d’un » changement de tendance » seront de plus en plus notables dans les prochains mois. » 2014 va être la première année depuis le début de la crise, il y a six ans, où nous allons afficher une croissance de près de 1 % du PIB et une création nette d’emplois, dès les prochains trimestres «, a-t-il déclaré le 28 janvier lors d’une conférence de presse à Bruxelles.
De fait, les experts ne cessent de revoir leurs prévisions à la hausse. La semaine dernière, le Fonds monétaire international (FMI) a rehaussé son estimation de la croissance du PIB espagnol pour 2014 de 0,2 % à 0,6 %. Quelques jours plus tard, dans un rapport intitulé » L’Espagne devient plus allemande «, la banque d’investissement Citi a elle aussi fait passer son estimation de progression du PIB de 0,2 % à 0,9 %. Avant de saluer » un renforcement des entreprises » dû à » de solides bénéfices » et à un » effondrement des coûts de la main-d’œuvre «.
C’est ainsi que, en Galice, les chantiers navals, en pleine agonie, ont entrevu une lueur d’espoir, mercredi 29 janvier, avec l’annonce par le géant pétrolier mexicain Pemex qu’il confiera la construction de deux hôtels flottants, destinés aux travailleurs de ses plates-formes pétrolières, à deux entreprises de la région, l’entreprise publique Navantia, à Ferrol, et le groupe Barreras, de Vigo. Chacun de ces hôtels représente 407 millions de dollars (300 millions d’euros) d’investissement et 400 à 600 emplois durant leur construction, qui devrait s’étaler sur deux ans et demi et commencer dès fin février.
Ce contrat a été salué par le maire de Ferrol comme » la meilleure nouvelle depuis six ans «, mais il est largement insuffisant pour remettre à flot le secteur, dévasté par la crise. » Ce ne sont que 400 emplois, et nous sommes plus de 2 300 salariés chez Navantia, sans compter les 4 000 personnes qui travaillaient chez les sous-traitants et ont été licenciées durant la crise «, rappelle Jesus Perez, porte-parole de l’Union générale des travailleurs (UGT) chez Navantia.
A Ferrol, commune du nord de la Galice qui vit essentiellement des chantiers navals, 32 % des actifs sont au chômage. Depuis trois ans, les chantiers n’avaient enregistré aucune commande. Depuis que le dernier navire, commandé par l’Australie, avait été livré, il y a quelques mois, les salariés de Navantia s’étaient retrouvés sans activité.
A Vigo, la situation est moins dramatique depuis que, en novembre 2013, Pemex a pris le contrôle de 51 % de Barreras. Le groupe mexicain a déjà promis cinq commandes de navires. Mais, là aussi, beaucoup d’emplois ont été détruits par la crise. » Ce sont deux navires de grande valeur technologique qui vont apporter de l’emploi dans le nord et le sud de la région, explique Enrique Mallon, porte-parole de l’Association des industries métallurgiques de Galice (Asime). Mais pour parler de relance du secteur naval galicien, il faudrait créer 8 000 emplois directs cette année, et pour cela nous avons besoin d’investissement public. »
Alors que, pour de nombreuses entreprises espagnoles, exporter en Amérique latine est indispensable pour compenser la baisse de la demande interne, pour Pemex, investir en Galice est un pari stratégique. Cela lui permet de profiter d’un savoir-faire bâti sur une longue expérience et d’obtenir un transfert de compétences techniques pour développer au Mexique sa propre industrie navale.
Pour l’Espagne, c’est aussi le signe d’un regain de compétitivité et d’attractivité. » Les investissements directs étrangers ont augmenté de près de 19 % sur les neuf premiers mois de 2013, relève l’économiste Rafael Myro, de l’université Complutense de Madrid. Les investisseurs étrangers sont de retour. L’image du pays s’est normalisée et, dans le reste du monde, il existe le sentiment que nous faisons des réformes positives. »
Celle du marché du travail a augmenté la flexibilité. Et la crise a poussé les syndicats à accepter de revoir à la baisse les conditions de travail. » Depuis 2009, notre salaire est gelé, nous avons perdu un mois de paye, augmenté nos heures de travail et accepté de perdre d’autres avantages salariaux «, dit M. Perez.
L’Espagne n’est pas sortie d’affaire pour autant. Comme l’a souligné M. de Guindos, il reste » un long et difficile chemin dans lequel il faudra affronter beaucoup de difficultés, la principale étant un taux de chômage de 26 % «.
Avec un déficit autour de 6,8 % du PIB attendu pour 2013, le pays doit aussi poursuivre sa consolidation budgétaire. Et affronter un autre défi, pointé par Bruxelles dans le rapport sur la fin de l’aide au secteur bancaire : les risques liés au » ralentissement des marchés émergents «. Principalement en Amérique latine.
Sandrine Morel
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