Descubrí el free jazz a través de un viejo libro de JL Comolli y PCarles que se llama, si no recuerdo mal Free jazz & Black power. Hace muchos años, esa relación entre jazz y Black power tenía algo que podía parecer subversivo. Y lo era.
Poco más tarde escuchaba por vez primera la legendaria improvisación de Ornette Coleman, Free Jazz, que, según muchos especialistas, marca un hito en la historia del jazz e instala a Coleman en el panteón de los hombres ilustres, Armstrong, Charlie Parker, John Coltrane, Miles Davis. Billie Holiday es otra cosa.
Tantos años después, Coleman es algo parecido a un mito. Estuvo un montón de años perdido para la música. Pero ha vuelto. Quienes han escuchado su nueva obra, Sound Grammar, afirman que continúa tocando como un rebelde. De paso por París, Francis Marmande (gran conocedor de la corrida y el flamenco) y François Lachaud lo han entrevistado para Le Monde [31 agosto 06]. Y Coleman habla como un hombre sabio, honesto y puro.
Algunas frases de esa entrevista:
«La musique tient sa liberté de ce qu’elle ne requiert pas ce que nous appelons l’intelligence. Ce qui secoue l’intelligence, c’est l’émotion.»
«Un des principes que m’a appris la musique, c’est la résolution qu’elle peut prendre : le mouvement dans le classique, la tristesse du blues, toute une réalisation qui prend nom d’amour dans la vie des êtres humains. L’amour, on peut le considérer dans son équivalence avec l’évolution, l’émotion ou la dimension sexuelle.»
«Peu m’importe pourquoi ou comment arrivent les choses. Ce qui compte, c’est l’expérience du moment où elles arrivent. Comme l’univers du son, l’amour n’a pas de mémoire. La dimension de cet événement est moins intéressante que sa complexité.»
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«La ségrégation y régnait sur le papier, mais pas dans les coeurs. Un soir, j’invite quelques drôles à la maison pour leur faire à dîner. Ma mère dormait devant, pour connaître mon heure de retour. Elle se lève : «Junior, tu sors, et tu ramènes des Blancs !» Moi, je les avais branchés parce qu’ils aimaient passionnément la musique que je jouais au club. C’est tout.»
«De toute façon, la ségrégation tenait moins à la couleur de peau qu’à l’argent. A Fort Worth, vous aviez ceux qui ont, ceux qui n’ont pas, et ceux qui ne pourront jamais en avoir. La mort n’a pas de couleur. Mais ce que j’ai compris, c’est que rien ne t’oblige à être injuste parce qu’on t’a maltraité.»
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«Savoir, c’est connaître que tu ne sais pas. Le courage de la vie intérieure te vient des dégâts que te causent l’expérience. Et ça, tu ne peux le traiter que dans l’expérience de l’Autre dans l’amour.»
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