Biógrafo, discípulo y continuador de la obra de Raymond Aron, Nicolas Baverez insiste en la dimensión europea del 15-M.
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Economista, historiador, profesor en la École nationale d’administration, uno de los grandes portavoces del pensamiento liberal francés, el mejor analista, con mucho, de las crisis que se ciernen sobre Francia, así mismo, Baverez habla de las relaciones entre el 15-M y la Primavera árabe, la desesperación y la angustia social, los bien comprensibles anhelos de cambio, etcétera…
Le péril jeune
Nicolas Baverez
La jeunesse possède l’étonnant privilège de faire trembler tant les dictateurs que les dirigeants des démocraties. La révolte des jeunes contre la tyrannie et la corruption, le chômage et l’absence d’avenir reste au coeur du » printemps arabe «. La mobilisation de la jeunesse européenne lui fait écho qui, des » indignés » de la Puerta del Sol, à Madrid, aux protestataires des places Syntagma à Athènes ou Rossio à Lisbonne, témoigne à la fois de son désespoir et de son désir de changement.
Servis par l’utilisation intensive des réseaux sociaux, ces mouvements sont, pour l’heure, pacifiques et constructifs. Mais ils peuvent à tout moment basculer dans la violence ou dans un désengagement radical avec l’exil, solution qui tente de plus en plus la » génération Erasmus «, à l’image de la vague de jeunes Islandais qui a fui la faillite du pays. La jeunesse fut l’angle mort des politiques publiques ; elle doit en devenir une des priorités.
Ce grand malaise puise à de multiples sources. La première vient du chômage, dont le taux s’élève à 45 % parmi les jeunes actifs de 15 à 24 ans en Espagne, 25 % en Grèce, 22 % en France, 21 % en Italie, et à plus de 60 % dans certains départements d’outre-mer. Un chômage qui frappe les deux jeunesses : celle des exclus, alimentée par la rupture avec le système scolaire – 11 % des jeunes des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ne disposent d’aucune formation, 17 % en France, 30 % aux Etats-Unis – ; celle des diplômés enfermés dans la précarité. La pauvreté frappe ainsi en priorité les jeunes dans le monde développé, qui ne peuvent ni quitter leur famille ni en fonder une. Cette situation a considérablement empiré avec la crise, qui a créé un chômage structurel et durablement bloqué les revenus, incitant les pouvoirs publics à préserver les emplois existants.
Aux effets de la crise s’ajoute le mur de la dette lié au vieillissement démographique. En l’absence de réforme, la charge des Etats-providence, dans des pays où l’espérance de vie dépassera 90 ans et où seule une moitié de la population travaillera, porterait la dette publique en 2060 à 400 % du produit intérieur brut (PIB) aux Etats-Unis et 200 % en Europe. Ainsi les jeunes générations devraient-elles supporter le double fardeau démesuré du coût des bulles spéculatives des années 1990 et 2000 et du basculement vers une société à cinq générations.
La marginalisation de la jeunesse a des conséquences redoutables. Elle affaiblit la croissance potentielle, limitant la consommation mais, plus encore, la production à travers l’affaiblissement de la productivité du travail, de l’épargne, de l’investissement et de l’innovation.
Cette marginalisation diffuse le malthusianisme économique et social. Elle encourage la rente et la protection, nourrissant ainsi la démagogie et le populisme.
La politique économique doit réintégrer la jeunesse en tête de ses objectifs. Le premier vecteur de l’intégration dans la société est l’emploi. D’où la nécessité de recréer un espace pour les activités intensives en main-d’oeuvre dans le secteur privé, en raison de l’impossibilité de financer des emplois publics supplémentaires par la dette. D’où l’investissement impératif dans l’éducation pour mieux former et surtout prévenir l’échec scolaire par l’identification précoce et le traitement personnalisé des élèves en difficulté.
L’avenir des jeunes dépend de la conversion du modèle insoutenable de la croissance à crédit vers une articulation entre la rigueur des finances publiques et le développement à long terme. Cela implique de rompre, en Europe, avec une politique monétaire déflationniste, fondée sur des taux d’intérêt et de change excessifs, qui exprime une préférence pour le présent contre le futur.
Enfin doit émerger un nouveau contrat politique et social, favorisant une redistribution du travail, des revenus et du capital entre les générations, ainsi qu’un progrès des libertés, notamment en matière de droits des citoyens – dont l’accès à Internet – et de responsabilité des dirigeants. Parmi les contradictions et les risques inhérents à la liberté, Tocqueville soulignait que, » non seulement la démocratie fait oublier à l’homme ses aïeux, mais elle lui cache ses descendants «.
La première condition à la stabilité du développement, de la société et de la liberté demeure l’ouverture en direction de la jeunesse. Elle constitue le meilleur antidote aux dérives du marché, car elle oblige à prendre en compte une vision de long terme ; comme à celles de la démocratie, car elle impose de dépasser l’individualisme et le choc des intérêts pour raisonner en termes de transmission des valeurs et de projets collectifs. [Le Monde, 20 / 21 junio 2011. La chronique de Nicolas Baverez, Le péril jeune].
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Las negritas son mías.
Nicolas Baverez describe con mucho rigor, pienso, el alcance europeo del 15-M, insistiendo punto por punto en todos los matices generacionales, políticos, económicos, incluso demográficos, que yo mismo he subrayado, desde hace años, hasta el estallido de la crisis en curso: Generación Zapatero, jóvenes sin trabajo y jubilados prematuros…
- España en este Infierno.
Jordi says
Me quedo con esta frase:
y no puedo evitar preguntarme si los votantes estan listos para reorientar sus prioridades del presente al futuro, de los caprichos de hoy frente a los recursos disponibles manyana. Empezando por esos jovenes a los que hay que devolver la ilusion.
JP Quiñonero says
Jordi,
A mi me parece un análisis inteligente y grave. Pero, en efecto, temo que el personal no esté para tanta sutileza, hélas. De ahí que los problemas puedan agravarse,
Q.-
Armando says
Marchas de la Libertad, 28 de junio DERC
JP Quiñonero says
Armando,
Menuda experiencia estas viviendo…
Q.-