Encuentro en un poeta árabe, uno de los más grandes de su lengua, en nuestro tiempo, Adonis, razones para temer que los incontables problemas fratricidas de Caína puedan agravarse, a través de la política.
Con motivo de su doctorado honoris causa en la American University of Beirut, Edgar Davidian entrevista en L’Orient Le Jour a Adonis, que declara: “Finalement, l’existence d’une communauté est toujours culturelle et non politique. Si elle n’est que politique, ce serait une existence purement quantitative”.
Dicho a mi manera: sin la “arquitectura espiritual” (JRJ dixit) donde se funda una “casa común”, la vida de un pueblo puede transformarse en un infierno de seres sonámbulos y mecánicos, devorándose las unos a las otros (Líbano).
Recuerdo a Adonis, hace años, al fondo de un restaurante libanés del XV arrondissement parisino, diciéndome que los franceses no saben preparar el pollo a la brasa, con especias, como en el Líbano, como en España, en el Mediterráneo.
Otras reflexiones de Adonis, dialogando con Edgar Davidian en L’Orient-Le Jour:
“Ceux qui disent que ma langue est difficile veulent dire que les Arabes ignorent leur langue. Est-ce qu’on peut dire que Mallarmé, Lautréamont, Rimbaud, Char, c’est difficile ? Il y a une logique, une rationalité dans l’emploi d’une langue. Mon poème est surtout jaillissement. La langue arabe – langue de profil – a d’éminentes vertus de séduction : sensualité, proximité de la nature et non de l’abstraction ou de la rationalité, musicalité unique, sens de l’improvisation, beauté de la voix – si proche du chant – et la spontanéité. Il faut une maîtrise de la langue arabe – aujourd’hui bien perdue à cause de la déchéance et de la décomposition de la société arabe – pour manier brillamment une langue originellement si brillante ! Et puis il n’y a pas de grande poésie sans une pensée profonde. La poésie est pensée de Gilgamesh à Hôrderlin, en passant par Homère, Dante… Chez nous, il y a une simplification, la poésie est chanson et sentiment. Je suis radicalement opposé à cette conception régnant sur le monde arabe. Non, je n’ai pas une poésie politique. Je suis contre toute idéologie en ce qui concerne l’art en général. Et puis il faut différencier entre “ la ” politique et “ le ” politique. La politique politicienne axée sur le pouvoir seulement est bien loin du politique qui veut créer la Cité idéale où l’art a sa place.”
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“Les universités arabes sont contre la pensée, car contre la liberté. J’aimerais aussi dire, en cette occasion, que le Liban est riche de par la variété de ses éléments humains. Au lieu que le mélange des communautés ne se braque sur l’obsession du pouvoir, qu’il transforme toute son énergie obsessionnelle pour la créativité culturelle. Ainsi on crée un pays incomparable, unique. Finalement, l’existence d’une communauté est toujours culturelle et non politique. Si elle n’est que politique, ce serait une existence purement quantitative. Tout ne se renverse que par la culture…”
- Adonis, doctorat honoris causa American University of Beirut.
- Books and Writers, Adonis.
- Poezibao, Adonis.
José Carlos Cataño says
Felicidades por su página. Leo con mucho interés todo lo concerniente al poeta Adonis.
Cordiales saludos desde Barcelona
JP Quiñonero says
José Carlos,
Saludos y Gratitudesssssssssssss
Q.-