Cabourg, 20 marzo 2008. Foto JPQ.

Ramón Gómez de la Serna, George Steiner, Antoine Compagnon, tres maestros para intentar comprender la crisis de la civilización del libro.

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Compagnon tiene una visión razonable y confiada en las nuevas herramientas…

Nous vivons la fin de la civilisation de l’imprimé, avec des conséquences bizarres. [ .. ] On a cru naguère que la critique allait basculer en entier sur Internet. Plusieurs quotidiens américains ont même fermé leur supplément littéraire. Internet semblait comme fait exprès pour accueillir la critique, prolongement de la conversation sur les livres après dîner. Les blogs littéraires se sont multipliés en France comme ailleurs. Mais leur croissance semble avoir atteint un plateau. On les consulte moins. La plupart ont été colonisés par des commentateurs si crétins que l’on aurait presque honte de s’y rendre encore. Ces derniers temps, “la vie littéraire”, pour reprendre le vieux titre d’Anatole France, passe par Twitter. C’est là que l’on s’informe le mieux de la parution d’un livre ou d’un article. Presque tous les acteurs de la librairie s’y pressent: auteurs, éditeurs, chroniqueurs, et lecteurs qui retweetent à qui mieux mieux. Le Monde de mon adolescence n’était pas si différent du Temps de l’adolescence de Proust. Or le livre traverse aujourd’hui une phase instable. Nul ne saurait dire comment, à moyen terme, la librairie s’adaptera au numérique, qui lui-même change tout le temps. Une chose est pourtant sûre: les intercesseurs nous sont de plus en plus indispensables pour nous orienter dans un monde numérique inextricable, et les sites, les blogs, les tweets procédant du Monde et des autres grands périodiques, ainsi que leurs versions imprimées, restent nos meilleurs truchements [ .. ] Le Monde, 18 / 19 diciembre 2014, Antoine Compagnon: “Aujourd’hui encore, on parle des livres partout dans Le Monde”.

Comparto moderadamente la esperanza de Compagnon en twitter y los blogs. La prueba: yo mismo escribo este cuaderno de notas.

Dicho eso, me parece razonable recordar otras cuestiones de fondo:

Quizá nunca se han publicado tantos “libros” y libros, cuando la vida del espíritu y las antiguas nociones de “alma” y “hombre” comienzan a estar amenazadas por la desertización espiritual, indisociable de la desertización de la tierra, la desaparición de las especies y la proliferación sin fronteras de oceánicos baldíos urbanos y marinos, azotados por nubes de basura audiovisual y tormentas de ideas muertas. La crisis del libro y las palabras, la crisis del Logos, en definitiva, nos habla de una civilización donde el Libro y su exégesis (el taller de la conciencia y la gracia, donde los hombres de la palabra habían fraguado, a lo largo de los siglos, las nociones de alma, hombre y vida espiritual) están amenazadas por la proliferación industrial de “libros” cuyo comercio masivo socava los antiguos cimientos de los géneros literarios y las nociones de lengua, novela, poesía, literatura, convertidas en prolongación mercantil del marketing, a través de los medios de incomunicación de masas. En 1987, Allan Bloom anunciaba una “edad de las tinieblas”. Abundando en el riesgo de tan inquietante profecía, Lindsay Waters afirmaba en 2004 que la crisis del libro, en Occidente, era comparable, para su sensibilidad de editor ejecutivo de la Harvard University Press, a la mutilación, degradación y destrucción de las estatuas de Buda de Bamiyán, en el Asia central, víctimas del fanatismo islamista. ¿Cómo olvidar que bosques enteros son talados para abastecer la hoguera saturnal de las industrias de la nadería y la incultura…? El taller de la gracia.

George Steiner y las multitudes lectoricidas.