Simpatizantes de Marine Le Pen, en la plaza de la Ópera, el 1 de mayo 2013. Foto JPQ.
Copio y pego lo que hoy escribe Le Monde, referencia canónica de la izquierda política e intelectual francesa:
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Pourquoi les pauvres votent-ils à droite ?
Dans « Clivages politiques et Inégalités sociales », dirigé par Amory Gethin, Clara Martinez-Toledano et Thomas Piketty, une vingtaine de chercheurs se sont penchés sur la progression des partis nationalistes et des leaders populistes auprès des classes populaires.
Par Antoine Reverchon
Pourquoi les partis de gauche, qui prônent plus de redistribution, ne profitent-ils pas électoralement de la forte montée des inégalités que connaissent, depuis quarante ans, les pays démocratiques ? Du Royaume-Uni à l’Inde en passant par les Etats-Unis, la Turquie, la France, le Brésil, ce sont, au contraire, les partis nationalistes, les leaders populistes de droite et d’extrême droite, qui progressent d’élection en élection et parviennent même parfois au pouvoir.
C’est ce paradoxe qu’une vingtaine de chercheurs ont essayé d’expliquer en examinant à la loupe les panels des sondages post-électoraux dans cinquante pays de 1948 à 2020, concernant 500 élections au total. Les informations recueillies sur les personnes interrogées sur leur vote (âge, sexe, revenu, catégorie socioprofessionnelle, diplôme, origine, religion…) permettent, d’une part, de déterminer les corrélations respectives des facteurs socio-économiques (« classistes », disent les auteurs) et, d’autre part, les facteurs « identitaires » (origine, religion, âge, sexe) dans le choix politique.
Les chercheurs ont observé que si, jusque dans les années 1980, les électeurs de faible niveau d’éducation et de revenus votaient majoritairement à gauche et ceux de haut niveau d’éducation et de revenus votaient à droite, ce clivage de classe s’est modifié progressivement. Le choix politique des élites s’est partagé entre les personnes à haut niveau d’éducation, qui votent de plus en plus à gauche, et les personnes à haut niveau de revenu ou de patrimoine, en particulier dans les déciles les plus élevés, qui continuent de voter à droite.
Si le vote à gauche des personnes à bas revenus reste à peu près stable, celui des personnes à revenu faible ou moyen, et surtout celui des moins éduqués, s’oriente de plus en plus à droite. Sauf lorsque ces derniers appartiennent à des minorités ethniques ou raciales : elles continuent alors à voter à gauche (en majorité), alors que les personnes de même revenu et de même niveau d’éducation appartenant à l’identité majoritaire glissent de plus en plus vers la droite et le nationalisme.
Le phénomène est particulièrement net aux Etats-Unis et, avec des variations selon les pays, en Europe. En France, par exemple, ont voté à gauche lors des dernières élections les trois quarts des personnes dont les grands-parents étaient des étrangers originaires de pays non européens, la moitié de celles dont les grands-parents provenaient d’autres pays européens, et un peu plus d’un tiers de celles dont les grands-parents étaient français.
Deux hypothèses transversales
En revanche, dans certains pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, comme l’Inde ou le Nigeria, on observe, au contraire, un renforcement des motivations « classistes » au détriment des motivations « identitaires » qui pouvaient dominer auparavant, agrégeant sur un programme progressiste de redistribution des segments de la société qui votaient jusqu’alors selon des allégeances ethniques, religieuses ou « claniques ».
Contrairement à la lecture occidentale « ethniciste » de la politique dans les démocraties extra-occidentales, « c’est plutôt l’Occident qui s’ethnicise et se tribalise au moment où d’autres démocraties se classisent », écrivent ainsi les auteurs. Il n’en reste pas moins que dans nombre de pays, par exemple le Pakistan ou l’Afrique du Sud, les frontières des inégalités de revenus recouvrent les frontières ethniques ou religieuses, rendant indémêlables clivages « identitaires » et « classistes ».
Ces phénomènes et leurs variations sont analysés plus finement dans l’essentiel de l’ouvrage pays par pays – au-delà des seules catégories un peu réductrices de « droite » et « gauche », ainsi qu’en fonction des particularités ethniques ou religieuses nationales –, mais les chercheurs avancent deux hypothèses transversales.
Premièrement, dans le contexte d’une forte hausse du niveau scolaire, les enfants de ceux qui, par leur appartenance sociale, votaient à gauche, ont continué à le faire. En revanche, ceux qui ont été laissés en marge du système éducatif ont abandonné la gauche, car celle-ci a troqué la promesse d’une élévation de la situation sociale de tous pour une nouvelle forme de méritocratie, pendant idéologique de la promesse de droite d’une récompense de « l’effort » au travail : l’élévation par l’effort scolaire.
Deuxièmement se sont ajoutés, à partir des années 1980, les effets de la mondialisation. Alors que la gauche « éduquée » acceptait, au nom de valeurs d’ouverture, la perte de contrôle des Etats sur les flux marchands, financiers et humains, les ouvriers et les employés, subissant crises financières, chômage et délocalisations, ont perçu les frontières de l’Etat national ou le repli sur sa communauté (nationale, ethnique, religieuse, culturelle) comme un dernier rempart.
Cette lecture intersectionnelle du vote politique invite à croiser clivages socio-économiques et clivages identitaires pour mieux comprendre l’évolution de « l’offre politique » et ses perspectives. Alors que, dans les démocraties occidentales, la gauche sociale-démocrate a délaissé le thème de la redistribution au profit de l’émancipation des minorités, la droite nationaliste s’est engouffrée dans la demande de sécurité. Le vote populaire ne retrouvera le chemin de la gauche que si la redistribution et l’éducation redeviennent les horizons de l’émancipation.
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“Clivages politiques et Inégalités sociales. Une étude de 50 démocraties (1948-2020)”, d’Amory Gethin, Clara Martinez-Toledano et Thomas Piketty, EHESS-Gallimard-Seuil, 608 p., 25 € . Le Monde, 3 / 4 mayo 2021, Pourquoi les pauvres votent-ils à droite ?
Las negritas son mías.
Los obreros votan a la extrema derecha de Le Pen desde hace muchos años… Cronología.
Hundimiento histórico de las izquierdas y los partidos tradicionales en la Francia de Macron.
Jose says
El mercado se regula con la oferta y la demanda. Una mano invisible se encarga de casi todo y sobre todo hace que la economía funcione. Una economía basada en los egoísmos individuales que nos llevan a un sistema de todo tipo de vicios. Los vicios privados solo conducen a vicios públicos. Un sistema infantil perverso polimorfo no puede conducirnos a un sistema racional. Los trabajadores como fuerza transformadora son engullidos por el mercado y convertidos en lumpen .Las ciudades sin escuelas que enseñen dignidad sin medicina que cure sin puestos de trabajo dignos con salarios mínimos que ya no llegan muchas veces a la capacidad de reproducirse y una cultura desestructurada de guerras permanentes basadas en la delincuencia. Trabajadores convertidos en lumpen terminan votando lumpen . Las élites de derecha e izquierda sirven al capital que paga salarios máximos sin limites por arriba. Todos quieren ser de derechas en una sociedad en ruinas. Todos quieren un uniforme como mínimo para continuar comiendo y poder ver los espectáculos de los medios. Pan y circo sin esclavos legales pero si con los nuevos esclavos salariales que votan a las derechas extremas. Hemos vuelto al principio del sistema pero al final del mismo. Todos de derechas y que nadie se engañe y que ganen los más oportunistas egoístas.
PS. En Pekín que manda el partido comunista hay más ricos que en NY que tienen una constitución liberal democrática más antigua de todas que permitió la esclavitud y el genocidio de indios americanos.
JP Quiñonero says
Jose,
Vaya usted a saber … en Francia, la cosa de plantea de manera muy clara: los obreros que antes votaban comunista ahora votan a la extrema derecha … son muy libres de votar otra cosa, pero ellos prefieren votar así …
Q.-
Fina says
¡Qué mundo, Josep!
Parece que sólo cuenta la economía, el poder, la ambición…
Me pregunto si cambia algo con las derechas o las izquierdas…Me falta fe en la política, quizás nunca he creído demasiado en ella ni en sus representantes.
Que Dios nos coja confesados…
Buenas noches a todos/as.
Jordi says
Como diría un gran sabio, hay un trasfondo cultural en estas tendencias que pa qué…
JP Quiñonero says
Jordi,
Creo que si… se trata de un lío que quizá continúe ¿creciendo? Veremos…
Q.-